Projet au LuxembourgL'histoire de Lallange au cœur d'une œuvre d'art
ESCH-LALLANGE - Une artiste portugaise collecte des informations après des habitants d’un quartier, qui serviront pour réaliser une fresque.

projet de fresque participative
Esch Lallange
photo : Vincent Lescaut
Mardi en début de soirée, un petit groupe d’habitants déambulait dans les rues de Lallange, qui commençaient à s’assombrir. Encadrés par des personnes de l’Uni, du milieu culturel (Kulturfabrik, Nuit de la Culture) et par Mariana Duarte Santos, ils étaient invités à raconter des anecdotes sur leur quartier. L’artiste portugaise «collecte les informations des habitants» à propos des lieux, avant de réaliser une fresque, dans le cadre de la Nuit de la Culture. «Les histoires personnelles contribuent à l’histoire», selon elle.
Mariana Duarte Santos n’était «jamais venue au Luxembourg» avant d’être contactée par la Kufa pour le projet. «Ne pas connaître le pays peut rendre le travail plus compliqué, mais cela me permet aussi d’apporter un œil neuf», lance la jeune femme. Pour son travail, elle avoue avoir déjà quelques idées, mais elle compte se faire influencer «surtout par ce que diront les gens». «C’est une fresque participative, mais aussi un travail d’histoire contemporaine mené avec l’Uni», se réjouit Martin Lecoutère, chargé de relation aux Nuits de la culture. Après avoir réuni des idées, l’artiste va présenter des croquis, sur lesquels les habitants pourront voter le 28 mars. Enfin, la fresque sera réalisée en mai, juste avant la Nuit de la culture, le 13 mai.
Un passage sur l'aérodrome
Les habitants rencontrés mardi semblaient ravis du projet. «J’aime bien quand Esch propose des projets artistiques colorés, comme à la gare», avance Marie-Thérèse, une femme très dynamique qui «habite dans le quartier depuis plus de 70 ans». José Luis, qui a passé «16 ans à Lallange» avant d’habiter ailleurs à Esch, veut que les passants, «en voyant la fresque, comprennent l’histoire des lieux». Selon lui, «c’était un quartier très calme, qui a beaucoup évolué. Beaucoup de zones vertes sont devenues des zones grises», dit-il avec amertume.
Lors de la promenade, les habitants sont passés devant quelques lieux emblématiques. Ont été visités les installations sportives, les étangs ou encore l’ancien aérodrome, curiosité locale. «Ah non, je ne l’ai pas connu, car il a cessé son activité en 1954», sourit Marc, qui s’est «renseigné sur le sujet». Du site, il ne reste qu’une plaque au milieu des constructions. L’habitant évoque une anecdote, racontée par son épouse: «Une fois, quand le grand pré était gelé, les gens venaient de tout le secteur pour patiner!».
(Joseph Gaulier/L'essentiel)