Luxembourg: Des manifestants dans le collimateur de la justice

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LuxembourgDes manifestants dans le collimateur de la justice

LUXEMBOURG - Que risquent les personnes interpellées lors des manifestations contre les mesures sanitaires dans la capitale?

La capitale a été le théâtre de plusieurs manifestations contre les mesures anti-Covid.

La capitale a été le théâtre de plusieurs manifestations contre les mesures anti-Covid.

Vincent Lescaut

Il est de coutume de dire que le Luxembourg n'est pas habitué à de tels débordements. Contrairement aux pays voisins, la France en premier lieu, les manifestations qui dégénèrent sont exceptionnelles au Grand-Duché. Mes les récents week-ends de protestation contre les mesures sanitaires ont fait monter d'un cran le niveau de tension dans les rues de la capitale. Dans une question parlementaire, le CSV s'inquiétait «des agents de police, cible d’attaques physiques ou verbales».

Dans sa réponse transmise mardi, le ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox, évoque «la gravité de la situation» et la préoccupation du gouvernement en la matière. Un avant-projet de loi visant à aggraver les peines des personnes qui se rebellent contre les forces de l'ordre est actuellement en cours de préparation au ministère de la Justice.

«D'autres affaires en cours»

En attendant, les manifestants responsables de troubles à l'ordre public entre décembre et janvier ne vont pas tous passer entre les gouttes. Environ 70 procès-verbaux ont été rédigés par la police, dont une soixantaine «dans le cadre de mesures de police administrative (vérification d’identité, détention administrative)», révèle le ministre Déi Gréng. Cinq PV pour rébellion ont été dressés. «Des enquêtes concernant d’autres faits pénaux sont actuellement en cours, ce qui pourrait encore accroître le nombre d’affaires», précise le ministre.

Que risquent véritablement ces personnes? Des poursuites, d'après Henri Kox, qui révèle que les dossiers «sont en voie de transmission au ministère public». Charge ensuite à la justice de poursuivre ou non les personnes concernées.

D'après le Code pénal consulté par L'essentiel, la rébellion commise par une seule personne est punie, «si elle a eu lieu sans armes», d'un emprisonnement de huit jours à six mois. Une peine qui peut grimper jusqu'à cinq ans si la rébellion est commise «à plusieurs, avec concert préalable».

(th/L'essentiel)

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