Programme de l'Adem – Chômeurs, ils sont devenus leur propre patron

Publié

Programme de l'AdemChômeurs, ils sont devenus leur propre patron

LUXEMBOURG - Le programme Fit4Entrepeneurship, dont le premier bilan a été dressé ce vendredi, a notamment permis à Izabela et Lionel de créer leur entreprise.

Le programme Fit4Entrepeneurship, qui a été lancé en 2015, a permis à Izabela et Lionel de créer leur entreprise.

Le programme Fit4Entrepeneurship, qui a été lancé en 2015, a permis à Izabela et Lionel de créer leur entreprise.

L'essentiel

70% des emplois sont créés dans les PME: c'est face à ce constat que l'Adem, en collaboration avec la Chambre de commerce et la Chambre des métiers a décidé de lancer Fit4Entrepreneurship en 2015. Ce programme, qui propose des sessions de formation et coaching de deux mois, dispose d'un budget de 450 000 euros sur deux ans, financé à 50% par le Fonds social européen et 50% par la Chambre de commerce et le ministère du Travail.

Et le bilan de la première édition 2015/2016, dressé vendredi, est plutôt encourageant: sur les 125 participants, 37 demandeurs d'emploi ont déjà créé leur entreprise et 24 sont en train de le faire. Une dizaine d'autres chômeurs ont été embauchés dans ces structures tandis que 48 participants se sont relancés dans le monde professionnel et ont décroché un emploi salarié.

«Je devais réaliser mon rêve»

Travailler sous les ordres d'un supérieur? C'est terminé pour Izabela et Lionel. Tous deux se sont lancés en 2016 et ne reviendraient pour rien au monde à un emploi salarié.

Izabela, d'origine polonaise a travaillé de nombreuses années dans les ambassades ou des grandes entreprises. «Mais j'avais toujours un projet qui me trottait dans la tête». Cette passionnée de pâtisserie rêve secrètement d'ouvrir une épicerie-salon de thé. Alors quand à l'issue d'un plan social, elle se retrouve au chômage et qu'elle emménage dans une ancienne boulangerie-épicerie, ça fait tilt, «je devais réaliser mon rêve». Un peu perdue, «le programme Fit4Enetrepreneurship m'a permis d'acquérir des compétences en marketing, comptabilité, business plan». Elle apprend beaucoup des expériences des autres aussi. Résultat, en juillet 2016, elle ouvre la boutique «D'Autrefois», à Bourglinster, et si elle ne se verse quasiment pas de salaire, les affaires commencent à marcher «et j'arrive à payer toutes mes factures».

Au chômage à l'entrée dans la quarantaine, Lionel s'est lui aussi posé beaucoup de questions: «J'ai fait le point et je me suis dit que c'était le moment ou jamais». «Dans mes anciens boulots, je me suis rendu compte qu'il n'existait pas vraiment d'entreprise multi-services pour réparer durant la même matinée un problème de store, une fuite d'eau et un problème de plomberie». Cet électricien de formation décide donc de se jeter dans le grand bain de l'entrepreneuriat. «Je suis un manuel, l'administratif, ça me faisait peur mais grâce au programme, j'ai apprivoisé tout ça et ça fait désormais partie de mon quotidien». Il a créé Immo Dépannages depuis près d'un an et cela marche bien, «il est évident que je vais embaucher».

Izabela et Lionel sont formels: «Sans le programme, on n’aurait pas sauté le pas, c'est trop dur d'affronter tout, tout seul». Des expériences qui donnent le sourire à Isabelle Schlesser, directrice de l'Adem. «Nous sommes là pour les accompagner, pour les aider à réaliser leur projet professionnel alors quand ça réussit on est pleinement satisfait». Forte de cette première expérience, le programme 2017/2018 mettra encore plus l'accent sur le coaching personnel des apprentis entrepreneurs. «Un vrai plus pour se sentir encouragés dans les nombreux moments de doute», concluent les deux néo-entrepreneurs.

(Marion Chevrier/L'essentiel)

Ton opinion