Défilé au LuxembourgLes manifestants ont tenté d'entrer dans la Chambre
LUXEMBOURG – Environ 2 000 personnes étaient mobilisées samedi dans la capitale pour protester contre les restrictions sanitaires. Des incidents ont éclaté.

manifestation contre les restrictions sanitaires
Luxembourg
04/12/2021
photo : Vincent Lescaut
Les opposants aux restrictions sanitaires se sont rassemblés samedi. Ils étaient environ 2 000 à partir du Glacis, dans la capitale, selon les chiffres donnés par la police à L’essentiel. Dans le viseur de la plupart des participants, le vaccin et le passe sanitaire, une défiance encore renforcée par les nouvelles annonces gouvernementales de la semaine. «Évidemment qu’il faut faire quelque chose contre la maladie, mais là, tout ceci ne sert à rien et a pour seul but d’embêter les non-vaccinés», selon Patrick.
Le cortège était calme à son départ du Glacis et sur le trajet jusqu'à la Kinnekswiss. Ensuite, si la majorité des participants se sont montrés pacifiques, une poignée d'entre eux ont tenté de forcer l'entrée de marchés de Noël, certains parvenant à passer outre les contrôles. «Ces quelques manifestants n'ont pas respecté les barrières», confirme la police.
Diaporama: Marche blanche silencieuse au Glacis
Quelques-uns ont aussi tenté de rentrer dans la Chambre des députés, en vain, selon notre photographe sur place. Des pétards ont ensuite été jetés, y compris contre des photographes de presse. Ces derniers ont affirmé avoir été «pris à partie par quelques manifestants», qui les accusaient d'être «à la solde du gouvernement». En fin d'après-midi, quelques routes et le tram étaient bloqués à cause de la présence de manifestants.
Plus de confiance dans les autorités
Dans le défilé, certains portaient le masque, d’autres non. «Chacun fait ce qu’il veut. Ceux qui ont peur le portent, mais je suis pour la liberté», avance Claude, visage découvert. Il estime «ne plus vivre en démocratie, avec cette série de restrictions». Le manifestant n’est pas vacciné. «Je repousse tant que je peux. Je serai peut-être obligé pour ne pas perdre mon travail…». Les autres participants interrogés restent en revanche inflexibles. «Pas question de me faire injecter une substance dont les effets à long terme sont inconnus», martèle Patrick, un Allemand qui travaille au Luxembourg.
Tous disent ne plus avoir confiance dans les messages énoncés par les hommes politiques. «Ils nous avaient dit que tout rentrerait dans l’ordre lorsque 75% de la population serait vaccinée. Mais on y est, et il y a encore des restrictions», lance Danielle. Elle et ses deux amies appellent les autorités à «changer de stratégie, même si c’est plus facile à dire qu’à faire». «Il n’y a aucune cohérence dans les mesures. J’ai le droit d’aller au supermarché mais pas au sport», souffle Sofiane.
Au son de «Liberté! Liberté!», les manifestants ont fait part de leur crainte de voir la société divisée. Mike et Vanessa, un couple, regrettent que «les non-vaccinés soient pointés du doigt», avec l’interdiction de fréquenter les restaurants et de pratiquer des activités de loisir en club. «Je ne pourrai plus aller au sport en salle, donc j’en ferai à la maison. Je m’adapterai», lance la jeune femme. «Les vaccinés ne font plus de tests et font la fête entre eux, mais nous, nous n’avons plus droit à rien», déplore son compagnon.
(Joseph Gaulier/L'essentiel)