Clouée au sol – Une pilote du Luxembourg veut retrouver le cockpit

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Clouée au solUne pilote du Luxembourg veut retrouver le cockpit

LUXEMBOURG - Julie Gangolf, 26 ans, a trouvé le travail de ses rêves: elle est pilote de ligne. Mais elle est confrontée à de nombreuses incertitudes, à cause du Covid.

Julie Gangolf espère faire son retour dans un cockpit en mars.

Julie Gangolf espère faire son retour dans un cockpit en mars.

Julie Gangolf a toujours voulu étudier la médecine. Jusqu'à ce qu'elle découvre, à l'adolescence, sa véritable vocation lors d'une journée portes ouvertes au Findel: voler. Le rêve de la jeune Luxembourgeoise est devenu réalité il y a trois ans lorsqu'elle a été engagée par une compagnie aérienne internationale.

Mais elle a vite découvert que l'emploi qu'elle a d'abord vu glamour et sûr pouvait comporter de nombreuses incertitudes, dans la situation actuelle. En 2019, son poste à temps plein a été réduit à 75%. Elle devait voler neuf mois dans l'année, puis rester trois mois au sol. Devait. «En mars 2020, j'ai volé jusqu'à ma base en Angleterre et j'ai dû rentrer chez moi tout de suite», raconte la jeune femme de 26 ans à L'essentiel. Le coronavirus a frappé. Tous les vols sont annulés. Combien de temps cela va-t-il durer? Impossible à dire.

«Personne ne sait ce qui va se passer»

Elle n'a pu entrer dans un cockpit qu'en juillet, avant ses trois mois de pause obligatoire et son retour dans sa famille, dans le sud du Luxembourg. Si Julie aime passer du temps avec ses sœurs, son travail lui manque. «En fait, je suis censée reprendre en mars, mais de nombreux pays sont de nouveau bloqués. Pour le moment, personne ne sait vraiment ce qui va se passer».

Si les restrictions de voyage ne sont pas assouplies, Julie fera face à de sérieux problèmes. Sa formation sur simulateur de vol pour renouveler sa licence et en effet prévue très prochainement et, pour le moment, elle ne sait pas où elle pourra aller. «Je dois y arriver d'une manière ou d'une autre», martèle la Luxembourgeoise. Elle avait, heureusement, pu terminer son entraînement précédent aux Pays-Bas.

«C'est effrayant»

«Après une aussi longue période sans voler, vous devez toujours reprendre des bases». Il faut alors retourner en formation, dans un simulateur, étudier les manuels, encore et encore. «Et quand vous avez à nouveau tout assimilé, les nouveaux confinements arrivent», soupire l'ancien élève de l'école Fieldgen, décrivant une situation frustrante.

Julie garde le contact avec ses collègues via des discussions de groupe sur les réseaux sociaux. Chaque annonce de durcissement des restrictions pour lutter contre le Covid, ou de nouveau confinement, augmente la frustration et le désespoir des pilotes. «Surtout, on voit que de nombreuses compagnies aériennes ont déjà supprimé des emplois. C'est effrayant», admet Julie, qui reste toutefois confiante. Elle et ses collègues espèrent un assouplissement, grâce notamment aux vaccins, l'été prochain.

(Liz Mikos/L'essentiel)

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