Bâtiment Jean-Monnet – «Un cas mortel lié à l'amiante a été signalé»

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Bâtiment Jean-Monnet«Un cas mortel lié à l'amiante a été signalé»

LUXEMBOURG - Les deux cas de maladie liés à la présence de matériels cancérigènes dans le bâtiment de la Commission européenne ne seraient pas les plus graves, selon l'Union syndicale.

Selon Miguel Vicente Nunez, secrétaire politique de l'union syndicale Luxembourg, une association de victimes de l'amiante du Jean-Monnet va être créée.

Selon Miguel Vicente Nunez, secrétaire politique de l'union syndicale Luxembourg, une association de victimes de l'amiante du Jean-Monnet va être créée.

Editpress

Quelques heures après les révélations sur l'existence de deux cas de maladie professionnelle liés à la présence d'amiante au sein du bâtiment Jean-Monnet, au Kirchberg, une information plus inquiétante encore a été donnée. Selon Miguel Vicente Nunez, secrétaire politique de l'union syndicale Luxembourg, contacté par L'essentiel, «un cas mortel lié à l'amiante nous a été signalé ce vendredi. Une personne nous a confiés que l'un des anciens fonctionnaires n'est plus là en raison de ce problème. Je pense même qu'il pourrait y avoir d'autres cas, mais cela reste encore à confirmer».

Dans cette optique, le secrétaire politique du principal syndicat de fonctionnaire européen au Luxembourg entend créer une association des victimes de l'amiante «afin de recueillir le plus de témoignages possibles» et «en croisant les doigts pour qu'il y ait le moins de victimes possibles». Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères (LSAP), a évoqué ce dossier vendredi lors du Conseil de gouvernement, indiquant pour sa part que «les cas de deux techniciens atteints d'une maladie liée à l'amiante n'étaient pas encore sûrs à 100%» et qu'il «en a été informé le 2 juillet dernier». Soit deux jours avant que l'information ne soit publiée dans la presse.

Fin des travaux au Jean-Monnet II prévue pour 2022

Indiquant se rendre mardi à Bruxelles «pour évoquer le sujet», le ministre précise que «l'État luxembourgeois est prêt à coopérer» pour permettre le départ des quelque 1 500 agents qui travaillent actuellement dans le bâtiment Jean-Monnet. Aucune solution concrète n'a toutefois été avancée, Jean Asselborn renvoyant à mardi pour connaître d'éventuels détails supplémentaires. Selon les estimations de Jean Asselborn, l'évacuation du bâtiment de la Commission européenne au Kirchberg nécessiterait de trouver une surface de quelque 40 000 m² pour permettre aux 1 500 agents de poursuivre leur tâche. Une surface impossible à trouver dans un même bâtiment. Ce qui pourrait se traduire par une répartition des fonctionnaires dans d'autres bâtiments appartenant aux institutions européennes et/ou la mise en place d'autres solutions, comme le télétravail.

Détectée en 1996, la présence d'amiante dans le bâtiment Jean-Monnet est devenue un enjeu majeur depuis la fin de l'année 2013 et la décision de ne pas reconduire le contrat d'occupation du bâtiment qui prendra fin en 2014. Un choix motivé par les conclusions d'un rapport commandité par la Commission européenne qui recommandait l'évacuation du Jean-Monnet, mis en service en 1975. Mais en raison des retards pris dans les travaux de construction du nouveau bâtiment, une période transitoire devra être mise en place. Selon les dernières estimations, la fin des travaux ne devrait pas intervenir avant 2022.

(Jmh et Pa.T/L'essentiel)

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