Démissions au Luxembourg1 500 enseignants ne corrigeront pas le bac
LUXEMBOURG – Des enseignants du secondaire ont présenté leur démission de la commission des examens. Ils entendent ainsi protester contre la politique d’économie du gouvernement.
Le bureau de coordination des comités des enseignants des lycées de l’enseignement secondaire et de l’enseignement secondaire technique a rendu une démission collective lundi. Quelque 1 500 enseignants de 28 lycées du pays ont quitté la commission des examens. En clair, dans l’état, il n’y a pratiquement plus de professeurs pour surveiller et pour corriger les examens du baccalauréat l’année prochaine. Ce geste d’humeur est adressé au gouvernement afin de le forcer à revenir sur sa politique d’austérité.
Les enseignants se plaignent de la volonté du gouvernement d’appliquer un coefficient réducteur pour les professeurs des classes ayant des examens à préparer, ces dernières ayant de fait moins d’heures de cours. Selon l’intersyndicale (Apess, Sew-OGBL et Feduse) cette mesure a «pour seul objectif de faire des économies sur le dos des enseignants et de la qualité de l’école publique».
Lundi, après la remise des lettres de démission, le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch (DP), a annoncé qu’une réunion serait tenue dans la semaine avec le comité des enseignants. Selon les professeurs, l’introduction du coefficient réducteur pourrait à terme engendrer la suppression de 74 postes.
(Patrick Théry)
Claude Meisch «très surpris»
Contacté par L'essentiel, le ministre de l'Éducation nationale, Claude Meisch, se dit «très surpris de voir les enseignants s'opposer à un accord accepté par les trois principaux syndicats» il y a deux semaines. Selon le ministre, deux syndicats ont changé de position, ce qui rend la situation désormais «très complexe». Une nouvelle réunion avec les syndicats et le comité des enseignants, jeudi, devrait permettre d'éclaircir la situation. «Je comprends mieux la position des signataires, mais j'ai peur que l'incident nuise à leur réputation».