Initiative au LuxembourgUne campagne loufoque pour le référendum
LUXEMBOURG – Le ministère de la Transparence illusoire, un pseudo organisme gouvernemental, vous propose de participer avec légèreté aux débats du référendum.
Le mouvement satirique Villverspriechend Volleksvirbereedung*, avec son ministère de la Transparence illusoire, est entré à sa manière dans la campagne référendaire au Luxembourg. Pour communiquer, il utilise sa page Facebook et des autocollants qu’il essaime depuis début janvier dans les rues du pays. Pour le moment, quatre questions complètement farfelues, inscrites sous la mention «nous nous entraînons pour le référendum», ont fait leur apparition sur les panneaux et les murs. «Combien doit être vendue la cire pour les cierges de l’Église?», ou encore «Les plus de 80 ans sont-ils capables d’avoir une opinion politique?», interrogent notamment les stickers.
Villverspriechend Vollesksvirbereedung «attend que le gouvernement entre en campagne pour réagir» et organiser d’autres actions, explique à L’essentiel Luca Andreolli, l’un des membres actifs. «D’autres idées nous viendront probablement d’ici au référendum». Engagé par le collectif d’artistes Richtung22, le mouvement se veut «indépendant politiquement». Une dizaine de personnes, «de tous bords», y participent. «Nos buts sont les mêmes que ceux du gouvernement, précise le mouvement: paraître le plus moderne et le plus transparent possible, tout en faisant exactement la même chose que le gouvernement précédent».
Mars Di Bartolomeo amusé par l'initiative
Sous ses airs ironiques, le mouvement défend une véritable cause. Il entend «stimuler les citoyens, pour qu’ils participent aux débats autour des questions politiques élémentaires de notre société», indique Luca Andreolli. «Ce que nous voulons, ce sont de vrais débats de société. Pas seulement les politiciens qui décident et un vote à la fin, lorsque tout a été décidé». Le mouvement, entend «ridiculiser les questions» qui seront posées au référendum du 7 juin, qu’il trouve trop consensuelles. Les initiateurs auraient préféré une réforme sur des questions qu’ils jugent plus essentielles, comme les droits fondamentaux ou le régime politique du pays. «De plus, le gouvernement n’attend pas le résultat du scrutin pour entamer des négociations avec les institutions concernées», dénonce Luca Andreolli, qui cite en exemple la question sur la séparation de l’Église et de l’État.
Le président de la Chambre des députés, Mars Di Bartolomeo (LSAP), qui prépare activement le référendum, s’amuse de la démarche. «C’est une bonne initiative. Le débat peut être provoqué de manière sérieuse, ou légère. Tant que cela fonctionne, il n’y a pas d’interdit!»
*NDLR: Initiative populaire qui fait beaucoup de promesses.
(Joseph Gaulier/L'essentiel)