Biennale d'art contemporainSon portrait décalé du Luxembourg part à Venise
LUXEMBOURG - Filip Markiewicz représente le Grand-Duché à la Biennale de Venise, qui démarre samedi.

Dans les six pièces du pavillon luxembourgeois, un renard empaillé apparaît… «Tel le Luxembourg qui arrive à se faufiler dans les méandres de l’économie mondiale», commente, pince-sans-rire, Filip Markiewicz, 35 ans. Le jeune artiste luxembourgeois a été sélectionné pour représenter le Grand-Duché, chapeauté par le commissaire Paul Ardenne, à la Biennale de Venise. La 56e édition de cette grand-messe italienne de l’art contemporain dure du 9 mai au 22 novembre.
La vaste œuvre de Filip Markiewicz, «Paradiso Lussemburgo», joue avec les clichés pour dresser un «portrait mental du Luxembourg». Elle occupe l’ensemble du pavillon comme un plateau de cinéma. L’artiste s’amuse à mélanger les disciplines, danse, DJing, vidéos, architecture… On y trouve des crayonnés représentant Jean-Claude Juncker, les frères Schleck, mais aussi un billet de 100 francs luxembourgeois de 1943, estampillé «sorry» («désolé» en anglais...) «d’être riche», précise Filip Markiewicz. «Avant le passage à l’euro, les billets de banque faisaient partie de la spécificité nationale du pays».
«Paradiso Lussemburgo» cherche à impliquer le spectateur, comme avec sa dernière salle équipée d’une piste de danse et d’un karaoké. Filip Markiewicz se défend d’avoir fait un portrait sombre du Grand-Duché. «J’y ai mis le pire comme le meilleur et beaucoup d’interrogations. L’attachement à son pays est souvent ambivalent». La présence luxembourgeoise à la Biennale de Venise aura coûté 225 000 euros.
(Séverine Goffin/L'essentiel)
Biennale de Venise:
du 9 mai au 22 novembre.
www.labiennale.org