Jean Leyder«Kari Peters avait fait des JO son objectif»
LUXEMBOURG - Président de la Fédération luxembourgeoise de ski (FLS), Jean Leyder évoque sa joie d’avoir un représentant aux Jeux olympiques de Sotchi fin février, le fondeur Kari Peters.

L’essentiel: Comment la petite famille du ski de fond vit-elle la qualification de Kari Peters pour les Jeux olympiques de Sotchi?
Jean Leyder: Nous sommes très satisfaits. C’est une grande première. Jamais le Luxembourg n’avait eu un représentant en ski de fond aux Jeux olympiques. Nous sommes aussi très heureux pour Kari qui depuis des années avait fait de cette qualification son objectif.
Les Jeux olympiques sont-ils, du coup, au cœur des discussions lors de ces championnats nationaux?
C’est effectivement l’un des sujets principaux de conversation. Nous parlons de ses chances, de la manière dont il s’est préparé, de ce qu’il fait actuellement…
Dès sa jeunesse aviez-vous décelé le potentiel olympique de Kari Peters?
Kari fait partie d’une famille de sportifs. Il a fait d’autres sports comme le triathlon mais il a trouvé avec le ski de fond la discipline qui pouvait lui permettre de réaliser les plus grandes performances. Je me souviens d’une année où il s’était livré une belle bataille avec le cycliste Ben Gastauer lors des championnats. Tous deux avaient des aptitudes comparables en endurance. Chacun a choisi sa voie. Et Kari a, depuis, fait de gros sacrifices pour réussir.
Kari Peters sera le premier membre de la FLS depuis Marc Girardelli a disputer des JO. Comment le vivez-vous?
C’est une immense fierté et une bonne publicité pour le ski et en particulier le ski de fond au Luxembourg. C’est important qu’il montre que c’est possible, en particulier dans un sport dont la matière première, la neige, n’est pas présente au Luxembourg.
Quel est le budget actuel de la Fédération luxembourgeoise de ski?
Nous sommes autour de 100 000 euros.
Pensez-vous que sa qualification puisse permettre d’accroître les subsides dédiés au ski au Luxembourg?
Je suis très réaliste de ce point de vue et je vois mal comment le Ministère des Sports pourrait, dans le contexte actuel, faire un effort supplémentaire à notre égard. Cela ne veut pas dire que nous n’allons pas tout faire pour tenter de l’obtenir. Actuellement nous devons faire preuve de beaucoup d’imagination et choisir des priorités dans nos investissements.
Quelles sont vos priorités à la tête de la Fédération?
Nous travaillons particulièrement au développement des jeunes skieurs via notre commission «jeunes», afin de leur permettre notamment de réaliser des stages au cours de l’année.
Comment éviter que les études ne brisent l’élan de jeunes skieurs luxembourgeois?
Nous aimerions que certains jeunes choisissent le lieu de leurs études afin de pouvoir concilier les deux, comme l’avait fait le skieur alpin Stefano Speck par exemple. Mais nous sommes aussi raisonnables à la FLS. Nous savons que nos skieurs ne gagneront pas leur vie avec le ski et nous respectons le fait que les études passent d’abord.
Recueilli par notre envoyé spécial à Adelboden, Nicolas Martin
La délégation luxembourgeoise pour Sotchi
Kari Peters sera accompagné aux JO de Sotchi par une petite délégation luxembourgeoise. Elle sera composée d’Heinz Thews, chef de mission, de Nico Peters, père et entraineur du skieur, de Jean-Louis Copus sur le plan médical, de Romain Rinck, président de la commission nordique de la Fédération luxembourgeoise de Ski et de Jean Leyder, président de la FLS. Le Comité olympique et sportif luxembourgeois est aux commandes pour la préparation de ce déplacement. Près de 200 kg de matériel de Kari Peters devra être acheminé à Sotchi. Il s’alignera le 11 février en sprint et peut être le 14 février sur le 15 km.