Luxembourg: Tensions entre Bettel et l'opposition sur Israël et Gaza

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DiplomatieTensions entre Bettel et l'opposition sur Israël et Gaza

Si Xavier Bettel a haussé le ton vis-à-vis d'Israël, le Luxembourg ne va pas assez loin, estime Franz Fayot, tout en évoquant une scène tendue en commission.

Thomas Holzer
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Thomas Holzer

«Répondre aux desiderata du ministre aurait créé un précédent», introduit Franz Fayot (LSAP) au moment de décrire les quelques tensions apparues lors de la commission Affaires étrangères qui a précédé le point de presse de Xavier Bettel sur la guerre à Gaza, jeudi dernier. En raison d'un agenda très chargé, le ministre des Affaires étrangères avait demandé l'organisation d'une séance plénière plus tôt pour évoquer ces questions de diplomatie épineuses. De l'autre côté, les députés de l'opposition regrettaient, eux, l'annulation de plusieurs réunions en raison de ses déplacements. Le débat en plénière aura finalement lieu ce mardi. Dont acte.

Sur le fond, la démonstration du chef de la diplomatie n'a pas non plus convaincu l'opposition de gauche, qui plaide pour une sévérité accrue envers Israël, après la reprise de l'offensive meurtrière sur la bande de Gaza. Si Xavier Bettel a également haussé le ton en ouvrant la voie à un soutien du Luxembourg à la suspension de l'accord d'association UE-Israël, Franz Fayot estime que son ancien collègue au gouvernement ne va pas assez loin.

Suspendre les relations économiques avec Israël?

«Il faut se poser la question d'une suspension de nos relations économiques bilatérales avec l'État hébreu. Est-il normal que l'entreprise israélienne de cybersécurité NSO Group puisse opérer au Luxembourg?», interroge-t-il, invoquant le devoir de cohérence, en rapport avec les sanctions infligées à la Russie. «Les sanctions, c'est le seul levier dont nous disposons», justifie-t-il.

Alors que Xavier Bettel a laissé entendre que le Luxembourg pourrait reconnaître la Palestine lors de la grande conférence organisée à New York, le 18 juin, la perspective ne convainc pas plus l'ancien ministre socialiste. «Une motion avait été adoptée par la Chambre des députés en 2014. Nous aurions dû le faire depuis longtemps».

«Tout dépendra de ce que fera la France»

Franz Fayot, député LSAP

Surtout, les conditions posées par Xavier Bettel ont tout «d'un écran de fumée» pour Franz Fayot: «Des élections libres, le retrait du Hamas, la libération des otages et la reconnaissance d'Israël par les pays musulmans, alors que le pilonnage continue? C'est irréaliste et irréalisable».

Dans ce contexte, la reconnaissance pourra-t-elle véritablement intervenir dans les semaines à venir? Difficile à dire, mais le Luxembourg ne sera, de toute façon, pas moteur en la matière, estime le député LSAP. «Tout dépendra de ce que fera la France», conclut-il.

Que penses-tu de la position du Luxembourg vis-à-vis d'Israël et de la Palestine?

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