À deux pas du LuxembourgVillerupt va accueillir des téléconsultations médicales
VILLERUPT - La commune frontalière française essaie de répondre aux problèmes de désertification médicale, qui s'expliquent notamment par la présence du Luxembourg à ses portes.
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«À Villerupt, 19,5% de la population des plus de 16 ans sont actuellement dépourvus de médecin traitant et 3,4% des patients atteints d’Affection à Longue Durée (ALD) sont également, par manque de praticiens, sans suivi régulier, souligne la municipalité. La situation devenait critique». La Ville de Villerupt, située à deux pas du Luxembourg, annonce ce lundi qu'elle accueillera dans ses locaux (à l'hôtel de ville) des téléconsultations médicales, à partir du 15 novembre. Objectif affiché: résorber la fracture «de plus en plus grande» qui se creuse entre les médecines des villes et les médecines rurales. En sachant que ses administrés rencontrent «de plus en plus» de difficultés pour se soigner et doivent parfois attendre «des semaines (pour ne pas dire des mois)» pour avoir un rendez-vous médical.
«Loin de répondre entièrement aux problèmes de désertification médicale, notamment dus par la présence du Luxembourg à nos portes qui offre des perspectives de carrière à nos soignants que la France n’est pas en mesure de proposer, ces consultations en ligne et en visioconférence, accompagnées par un professionnel de santé (infirmier(e)), permettront de pallier les carences territoriales et de donner un premier accès, une porte d’entrée à tous les habitants pour qu’ils aient accès à un parcours de santé enfin serein et apaisé», explique le maire Pierrick Spizak, qui rappelle que le gouvernement français a fait «sauter» en 2020 le numerus clausus des étudiants en médecine qui limitait depuis 1971 la possibilité de s’engager dans ce cursus long et fastidieux.
«Les vocations de médecin de campagne s’étiolent, hélas, de manière constante»
«On peut donc espérer dans les années à venir une meilleure situation des offres de soins, estime le premier édile. Cependant, en sachant qu’il faut 8 à 12 ans pour former un médecin, on voit mal comment la situation peut s’améliorer avant de nombreuses années». Pierrick Spizak ajoute que l’appétence des jeunes diplômés pour les villes «semble s’accroitre au fil du temps» et que, dans le même temps, les vocations de médecin de campagne «s’étiolent, hélas, de manière constante; la jeunesse préférant globalement les loisirs et les commodités urbaines aux contraintes rurales».
En outre, la part des médecins salariés «est devenue majoritaire» dans le milieu alors qu’elle était dominée, il y a peu encore, par des professions libérales, poursuit-il. Ce changement aurait des répercussions réelles sur les patients du territoire. Les amplitudes d’ouverture des cabinets «se réduisant considérablement» par ces nouveaux choix «engorgent» les salles d’attente et toutes les plateformes de rendez-vous en ligne, conclut-il.