Journaliste démembrée – A l'audience, les passions morbides de Peter Madsen

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Journaliste démembréeÀ l'audience, les passions morbides de Peter Madsen

Vidéos de décapitation et recherches malsaines: le procès de l'inventeur danois, jugé pour le meurtre présumé de la journaliste suédoise Kim Wall, a repris mercredi, à Copenhague.

Le verdict est attendu le 25 avril. Le parquet a requis la prison à vie, synonyme d'une peine d'enfermement de 16 ans en moyenne au Danemark.

Le verdict est attendu le 25 avril. Le parquet a requis la prison à vie, synonyme d'une peine d'enfermement de 16 ans en moyenne au Danemark.

AFP

Jugé depuis le 8 mars pour le meurtre de Kim Wall, venue l'interviewer le 10 août 2017 dans son sous-marin, Peter Madsen, 47 ans, a affirmé à l'ouverture de son procès que la jeune femme avait succombé à des gaz toxiques libérés lors d'une soudaine dépressurisation de l'habitacle. Arrêté le 11 août alors que son sous-marin était en train de sombrer - sabordé par lui selon l'accusation - Peter Madsen a reconnu à l'audience avoir décapité, démembré et jeté en mer le corps de la journaliste. Mais il nie l'avoir violentée, agressée sexuellement et tuée intentionnellement comme le croit le parquet.

Pour le moment, ni ses explications, changeantes, ni l'autopsie, n'ont permis de déterminer la cause et les circonstances du décès. À l'ouverture des débats, Madsen avait raconté à la cour que dans la soirée du 10 août, une soudaine chute de pression d'air avait créé un phénomène d'aspiration ayant fait tomber le panneau de l'écoutille, piégeant Kim Wall dans le sous-marin qui s'est rempli d'échappements toxiques alors que lui se trouvait sur le pont. Mais l'autopsie ne semble pas corroborer cette explication. Selon le parquet, Kim Wall a été ligotée, battue, puis étranglée ou égorgée.

«Étés-vous excité par la nécrophilie?»

Quatorze blessures ante mortem ont aussi été identifiées dans et autour de ses parties génitales, un élément «important», selon Henrik Stevnsborg, professeur de droit à l'Université de Copenhague, interrogé par l'AFP. Devant le tribunal, Madsen a expliqué mercredi avoir porté ces coups afin d'éviter l'accumulation de gaz après la mort et pour pouvoir couler le corps de la jeune femme. «J'ai percé certaines parties de son corps car je ne voulais pas qu'elles soient gonflées par les gaz [...], il n'y a rien d'érotique dans ces coups», a-t-il expliqué, refusant de désigner les instruments utilisés.

L'accusation devrait longuement revenir sur les circonstances de l'accident, mais aussi sur les mutilations sexuelles qui cadrent mal avec sa ligne de défense. L'accusation ne peut néanmoins catégoriquement affirmer qu'elles ont été infligées alors que Kim Wall était encore vivante. «Étés-vous excité par la nécrophilie?», demande le procureur à l'accusé. «Non», répond-il.

Dans la matinée du 10 août, quelques heures avant le drame, Madsen avait fait des recherches sur des décapitations de femmes. Le 26 juillet, il avait également recherché des «décapitations de femmes» et regardé des vidéos. Pour le procureur, ces recherches - entre autres éléments - signent la préméditation. «Ce n'est pas sexuel. Je regarde ces vidéos pour pleurer et éprouver des émotions», a assuré Peter Madsen à l'audience, en présence des parents de Kim Wall, journaliste indépendante formée à l'université Columbia de New York.

(L'essentiel/afp)

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