FrontièresAthènes veut renforcer les contrôles
Le nouveau gouvernement conservateur grec prône plus de fermeté aux portes de l'Europe.

Une semaine après son élection, le nouveau gouvernement conservateur grec a insisté lundi lors d'une rencontre avec le commissaire européen en charge des migrations, Dimitris Avramopoulos, sur la nécessité de «renforcer la protection des frontières grecques et européennes».
«Notre plan comprend une meilleure valorisation des forces européennes de Frontex présentes, un renforcement des patrouilles des garde-côtes avec parallèlement une amélioration de leurs équipements, et une meilleure gestion des fonds européens avec transparence», précise lundi, un communiqué du gouvernement.
«L'amélioration des conditions de vie pour les réfugiés et les immigrés» dans les camps surtout sur les îles grecques comme Lesbos et Samos, et la mise en place d'une procédure d'asile «plus courte» figurent parmi les autres priorités du gouvernement de Kyriakos Mitsotakis. «La Grèce n'est pas seule face au problème migratoire», a assuré M. Avramopoulos, en visite à Athènes.
«La situation est intenable»
Depuis le début de l'année 2019, plus de 12 000 réfugiés sont arrivés depuis la Turquie sur les îles du nord de la mer Égée, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU. «La situation est intenable», a déclaré vendredi, le secrétaire d'État chargé de la politique migratoire, Giorgos Koumoutsakos, en visite sur l'île de Samos, principale porte d'entrée dans le pays. «Nous devons distinguer ceux qui ont un profil de réfugiés et qui peuvent prétendre obtenir l'asile et ceux qui sont entrés illégalement dans le pays. Les premiers ont le droit de rester, les autres doivent quitter le pays le plus vite possible», a-t-il poursuivi.
Les associations de défense des réfugiés et des migrants s'inquiètent de la politique migratoire que pourrait appliquer le nouveau gouvernement conservateur. Une mesure prise la semaine dernière, par le ministre du Travail et des Affaires sociales, Nikos Vroutsis, annulant un décret permettant d'obtenir facilement un numéro de sécurité sociale, suscite déjà de nombreuses critiques. «C'est une mesure raciste», dénonce le mouvement antiraciste KEERFA. «des personnes pauvres, des femmes, des enfants réfugiés, des handicapés seront limités pour avoir accès aux hôpitaux, aux écoles, et à tous les services publics», ajoute le KEERFA, qui appelle le gouvernement à revenir sur cette décision.
(L'essentiel/afp)