Accord trouvé pour la convention collective dans le secteur bancaire

Les négociations avaient débuté par un bras de fer au printemps: d'un côté, le patronat appelait à une nécessaire «prise de conscience» de la situation tandis que de l'autre, les syndicats souhaitaient valoriser les quelque 27 000 employés du secteur, «capital vital des entreprises, trop souvent négligé». Un peu moins de trois mois plus tard, après des discussions menées dans un «esprit constructif», les deux parties sont finalement tombées d'accord et l'ont fait savoir via un communiqué commun, transmis ce jeudi.

«Les banques luxembourgeoises font face au triple défi d’attirer, de former et de fidéliser des talents, le tout dans un marché très concurrentiel et dans un bassin de recrutement qui tend à s’assécher», analyse Jerry Grbic, CEO de l’Association des banques et banquiers du Luxembourg (ABBL). La nouvelle convention (NDLR: 2024-2026) vise donc à capter les talents, à développer leurs compétences et à les fidéliser. Elle met ainsi «l’accent sur la question de l’employabilité et permet de récompenser la fidélité et l’engagement des employés du secteur bancaire», écrivent les partenaires sociaux.

Ainsi, une prime exceptionnelle de 500 euros sera versée à tous les salariés en janvier 2025. Par ailleurs, la prime de fidélité a été revalorisée de 5% dans certaines tranches d'âge, les seuils de départ et de barèmes ont été augmentés. «Pour le montant de départ, la rémunération mensuelle de base exprimée à l’indice 100 sera désormais de 364 euros (contre 350 euros précédemment) pour le groupe A (soit environ 3 640 euros par mois), 397,8 euros pour le groupe B, 494,9 euros pour le groupe C et 595,9 euros pour le groupe D», explique Jean-Jacques Rieff, vice-président de l'Aleba. En outre, le montant de l’enveloppe que les banques consacrent à récompenser leurs employés méritants a été revu à la hausse.

En ce qui concerne la formation, l’enveloppe budgétaire a été augmentée de 10% pour les exercices 2024-2026 et chaque employé se voit notamment attribuer une allocation individuelle de formation d'un minimum de 16 heures par an.

«Nous sommes à moitié satisfaits de cet accord, réagit Jean-Jacques Rieff. Nous avons à la fois obtenu des avancées pour chaque salarié du secteur et avons garanti la sécurité de leur emploi. Mais l'intersyndicale aurait pu faire mieux». L'Aleba, l'OGBL et le LCGB prévoient d'ailleurs d'organiser une conférence de presse commune sur le sujet.