Au Luxembourg«Il ne faut pas faire payer aux jeunes le déficit des pensions»
Mercredi, les députés ont reçu des chiffres plus récents sur l'avenir des finances du système de pension. Ils ne sont pas rassurants.


«Nous ne sommes plus dans un scénario dans lequel on peut dire que cela ne nous concerne pas. Mais il n'y a pas de raison de paniquer, on a des ressources substantielles. Il faut une réforme, mais prendre le temps de la faire bien», témoignait mercredi, la députée Djuna Bernard (Déi Gréng) après la commission Sécurité sociale à la Chambre.
À cette occasion, l'Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS) a fourni aux députés des chiffres plus frais sur la situation du financement du système des pensions. Des données datant de 2024, alors que jusqu'ici les projections étaient basées sur celles de 2022. Et le bilan n'est pas rassurant. Si deux scénarios ont été fournis mercredi, globalement, sans nouvelle réforme, la caisse nationale des pensions pourrait entrer en déficit dès 2026 ou 2027 alors que la date de 2028 était envisagée jusqu'ici. La réserve passerait sous le seuil critique de 1,5 fois les dépenses annuelles en 2039 au lieu de 2041. Enfin, la réserve devrait être épuisée en 2045, soit dans exactement 20 ans, au lieu de 2047 ou 2048.
D'après les projections, la «prime de répartition pure» devrait dépasser le taux de cotisation global (24%) d'ici à un ou deux ans. Un déficit qui déclencherait, d'après les mécanismes de la réforme de 2012, un ajustement semi-automatique qui réduirait l’indexation des pensions en cours de paiement.
«On doit étudier toutes les pistes»
«La réforme devient plus urgente», constate Sven Clement (Pirates) qui avait réclamé ces données plus récentes. «La question est de savoir s'il faut générer plus de recettes par un déplafonnement ou réduire les coûts avec un plafonnement plus bas. Nous préconisons une action mixte sur les recettes et les dépenses. Mais il faut rassurer les personnes bénéficiaires d'une pension sous la moyenne. Leur garantir qu'on ne va pas les remettre en question. On doit étudier toutes les pistes et les chiffrer», estime le député Pirate qui veut «prendre le temps d'analyser les nouvelles données». Car les choses vont très vite. «Entre les données de 2022 et de 2024, les pensions ont augmenté d'un point de pourcentage du PIB», constate Sven Clement.
De son côté, le parti Déi Greng veut que certains aspects majeurs soient pris en considération. «Il faut agir sur le premier pilier, le régime public de retraite par répartition, plutôt que sur les retraites complémentaires. Il faut intervenir sur la tendance croissante à la pauvreté des personnes âgées, mais aussi limiter l'écart de pensions entre hommes et femmes.
Et enfin, s'assurer de l'équité générationnelle. Autrement dit, ne pas faire payer aux jeunes le déficit du système».
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