Projet pilote réussi: La police locale s'étend au Luxembourg

Les agents de la police locale ont mené, depuis le 1er juillet, 1 650 contrôles qui n'auraient pas été effectués sans la mise en place du dispositif dans le cadre d'un projet pilote, à Luxembourg-Ville et Esch-sur-Alzette. Le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, et les bourgmestres Lydie Polfer et Christian Weis, ont tiré le bilan des premiers mois de cette police locale. Pour mémoire, 20 agents avaient été déployés dans la capitale, et quatre à Esch.

«Le bilan est très positif pour les citoyens, les commerçants, les policiers et les bourgmestres», a pointé le ministre. Qui rappelle que le projet a été lancé pour faire face à un déséquilibre entre les missions de répression de la police et ses missions de prévention, délaissées selon lui depuis la réforme de 2018. Le dispositif a rempli son objectif d'assurer une présence visible renforcée de la police. «Les agents de la police locale sont les bons voisins», qui rassurent, a illustré Léon Gloden.

«La police locale a été très bien reçue, elle donne un sentiment de sécurité aux citoyens», se réjouit la bourgmestre de la capitale. «Les policiers aussi le ressentent de façon positive. Ils ne viennent plus quand quelque chose est arrivé, mais ont un contact avec les gens dans les situations plus calmes». Lydie Polfer aimerait étoffer les effectifs, pour étendre la police locale à d'autres quartiers que la Ville Haute, la Gare et Bonnevoie. «Nous voulons évidemment que cette présence soit plus nombreuse. La présence policière dans l'espace public est cruciale pour la prévention. Nous sommes preneurs pour tous ceux qui sont disponibles».

Le bourgmestre d'Esch, Christian Weis, qui tire aussi un bilan globalement positif du dispositif, a noté des besoins différents selon les moments. «Pendant les vacances, on se disait que deux suffisaient. À d'autres moments, il en faudrait bien plus. Il faut s'adapter à la situation».

Le ministre Gloden a dit préparer un texte pour inscrire le travail de proximité et les missions de la police locale dans la loi. Il espère le déposer en mars. Et la police locale va continuer à gagner du terrain. «On va poursuivre le projet pilote. La commune de Differdange a déjà officiellement demandé et répond aux critères pour une police locale», ajoute Léon Gloden. Ces critères sont des lieux à forte affluence, la présence d'une certaine délinquance visible à des endroits précis et des problèmes fréquents et majeurs d'ordre public local.

«D'autres communes vont certainement déposer leur candidature. La direction de la police et les responsables de la police vont alors déterminer si les critères sont remplis», a encore assuré le ministre. Qui a également rappelé que «la police locale ne coûte rien aux communes», étant financée sur le budget de la police. Les autres agents n'ont d'ailleurs pas chômé, menant, en plus de ceux de la police locale, 3 400 contrôles préventifs et 2 600 contrôles de circulation pendant la même période.