Au Luxembourg«Malaise» et «souffrance» chez les salariés de Caritas, victimes de la fraude
LUXEMBOURG - Malik Hamouche, employé de Caritas depuis 20 ans, évoque la souffrance des salariés suite à la fraude.


Le malaise règne chez les employés de Caritas.
L'essentielUn message fort, poignant. Malik Hamouche travaille depuis presque 20 ans chez Caritas. Les foyers pour migrants, le service d’assistance aux familles ou aux mineurs non accompagnés, les logements encadrés pour jeunes, il y a presque tout connu. Mais aujourd’hui, comme beaucoup de ses collègues, cet ex-président de la délégation du personnel souffre et avait «besoin d'en parler» à L'essentiel.
Fin juillet, la Fondation a porté plainte après avoir subi un détournement de fonds présumé de 61 millions d’euros via des virements vers des comptes en Espagne. Un fraudeur se serait fait passer pour un responsable de Caritas, afin de détourner de l’argent, a précisé début août, la justice luxembourgeoise.
«On en a marre d’entendre "Caritas c’est des voleurs"».
Malik Hamouche, ex-président de la délégation du personnel.
«Depuis que l’affaire a éclaté nous entendons beaucoup de commentaires négatifs. Des gens qui jugent. On en a marre d’entendre "Caritas c’est des voleurs". Car la Fondation et son personnel sont victimes de cette fraude», rappelle-t-il, fâché que cette affaire «sale, dégueulasse entache toute l’association». Et s’il admet qu’il est nécessaire que cela «amène à plus de contrôle, de vigilance, de sécurité (..) pour éradiquer de telles failles», Malik Hamouche rappelle que «l’heure est venue de sauver cette organisation qui s’efforce depuis plus de 80 ans de soutenir les plus pauvres et de contribuer à plus d’égalité sociale».
Car, rappelle-t-il, les employés et bénévoles de Caritas n’ont «jamais failli à leurs missions et à leurs valeurs: protéger les plus démunis en apportant tout le soutien possible aux gens vulnérables».
Un malaise parmi les employés et un climat de suspicion
De la présidente Marie-Josée Jacobs aux employées comptables qui assure-t-il «n’ont rien à se reprocher» et continuent à tout faire pour que les bénéficiaires ne soient pas impactés par la crise, en passant par les travailleurs sociaux «aux qualités humaines incomparables», il se fait la voix d’équipes et bénévoles de Caritas, silencieux dans cette crise.
«En interne, nous ne savons rien de l’affaire. Les salariés découvrent dans la presse ce qui se passe», confie Malik Hamouche qui décrit un «malaise» parmi les employés, un climat de suspicion et une «charge de travail supplémentaire», entre moyens limités et procédures renforcées. «Les salariés ont tous peur pour leur emploi», confie-t-il, ajoutant que quelques-uns sont partis. «Bien plus qu’une simple histoire d’argent, c’est surtout une confiance à regagner envers les bénéficiaires, les bénévoles, les employés, les partenaires». «Nous croyons à Caritas et à sa capacité à surmonter une telle épreuve».
«Caritas signifie en latin, l’amour de l’autre», rappelle Malik Hamouche qui souligne que si beaucoup ont témoigné de ce que Caritas a pu leur apporter, «À notre tour, nous avons besoin de vous aujourd’hui».
Tu nous suis déjà sur WhatsApp?
Abonne-toi à notre chaîne, active la petite 🔔 et tu recevras un récap de l'actu chaque jour en début de soirée.