«Un seul crématorium pour tout le pays, c’est suffisant»

Établi depuis presque trois décennies, le crématorium de Hamm reste, à ce jour, le seul pour tout le pays. Et le moins que l’on puisse dire est que l’activité ne se tarit pas depuis 1995. «Sur l’année 2023, nous avons procédé à 3 109 incinérations», décline Steffi Weigel, chargée de direction. Et du 1er janvier au 31 juillet 2024, ce sont 1 893 défunts qui ont été incinérés, soit, par projection, une légère augmentation par rapport au total de l’année dernière. Il est vrai que les statistiques ne mentent pas: «En 2023, 70,1% des personnes décédées se sont fait incinérer, elles étaient 72,8% en 2022», soit près des trois quarts des personnes décédées.

Si «l’été est une période moins intense, nous incinérons en moyenne une quinzaine de personnes chaque jour, cinq jours par semaine, soit entre 70-75 chaque semaine», détaille Steffi Weigel. La procédure d’incinération d’un défunt dure environ trois heures. «Elle se décline en trois phases», glisse Steffi Weigel, «il faut une heure pour brûler le corps en soi, vient ensuite la minéralisation des cendres (notamment les gros os qui peuvent rester), et enfin, le refroidissement des cendres». Pour cela, le crématoire de Hamm dispose de deux fours.

«L’un a été rénové en 2019, et le second il y a quelques mois à peine», dit la chargée de communication. «Mais même en ne fonctionnant qu’avec un seul four, nous parvenons à absorber l’ensemble du travail à effectuer, certes en élargissant nos horaires, comme ce fut également le cas durant l’épidémie de Covid. Bref, un seul crématoire, c’est suffisant pour tout le Luxembourg. Nous sommes loin d’avoir atteint le maximum de notre capacité». Ce, même si le crématorium de Hamm a aussi procédé en 2023 à 322 incinérations de personnes étrangères, décédées à l’étranger, mais souhaitant être incinérées au Luxembourg.

«Il s’agit surtout de personnes venant d’Allemagne, car la dispersion des cendres y est interdite», explique Steffi Weigel. Mais incinération ne rime pas toujours avec dispersion. Loin s’en faut. «Sur les 3 109 incinérations effectuées en 2023, il y a eu 953 dispersions de cendres sur les pelouses de Hamm, soit dans 30% des cas», relate la responsable. «D’abord, il est interdit au Luxembourg de ramener les cendres à la maison, ce qui est autorisé dans d’autres pays. Ensuite, la famille peut opter pour le colombarium, le cimetière forestier ou une autre pelouse de dispersion au Grand-Duché».

Enfin, il faut savoir que «depuis 2005, la famille ne peut plus assister à l’incinération derrière une vitre, ce qui se pratiquait dans 100 à 200 cas auparavant. Cette possibilité n’est plus offerte, car il a été constaté que ces moments étaient trop difficiles à supporter», raconte Steffi Weigel. En recherche d’innovation permanente, le crématorium de Hamm n’a pas fini de grandir. «Après la rénovation de notre deuxième four, nous menons en ce moment des travaux d’agrandissement avec la construction d’une nouvelle annexe.

Celle-ci ne jouera toutefois aucun rôle dans les incinérations proprement dites», conclut la chargée de direction.