Bande dessinéeUne enquête palpitante autour d’une histoire glauque
La mort d’une adolescente donne lieu à une intrigue à rebondissements qu’il est difficile de lâcher en cours de route.
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À première vue, l’histoire de «Vautours» est simple. La mort d’Irina, quinze ans, découle d’un suicide. L’autopsie va d’ailleurs dans ce sens. Mais les enquêteurs Olga Tabares et Carlos Sotillo, un duo atypique, ne lâchent pas le morceau et découvrent rapidement des photos intimes d’Irina.
Les policiers vont tenter de savoir pourquoi ces images pédopornographiques ont circulé sur Internet et qui en est l’auteur. Cela a-t-il un lien avec le décès d’Irina, qui d’ailleurs semblait préoccupée ces derniers mois, au point d’interroger son entourage sur l’hypnose? Tabares et Sotillo en sont persuadés et le juge Molina, au départ réticent à consacrer du temps à cette enquête, abonde rapidement dans leur sens. Surtout que les parents n’ont pas l’air si innocents.
Perversité encore pire qu'attendu
Dans ce second tome de «Proies faciles», les révélations s’enchaînent, presque trop facilement dans un premier temps. Miguelanxo Prado, l’auteur espagnol de cette série de polars, parvient à tenir en haleine avec une histoire noire, et même glauque. Il s’attaque à ce qui est hélas un problème de société, la manipulation en ligne des mineurs. Le fil de son histoire finit par présenter une perversité encore bien pire que ce qui était imaginé.
L'album tient toutes ses promesses grâce à un scénario bien ficelé et à des personnages attachants (les enquêteurs) ou cyniques (la plupart des autres). C’est un grand polar bien construit que signe Miguelanxo Prado, en traitant de manière sensible le difficile sujet de la pédopornographie.
• «Proies faciles. Vautours». Miguelanxo Prado. Rue de Sèvres, 20 euros.