Breakdance: Dany Dann, un «arthlète» aux JO

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BreakdanceDany Dann, un «arthlète» aux JO

Le champion d’Europe de breakdance 2022 espère devenir cet été le premier médaillé olympique de l’histoire en breakdance, discipline qui fait son entrée aux Jeux de Paris.

Dany Dann espère devenir le premier médaillé olympique de sa discipline.

Dany Dann espère devenir le premier médaillé olympique de sa discipline.

IMAGO/ZUMA Wire

«Mi athlète, mi artiste», il se décrit comme un «arthlète»: Danis Civil, alias Dany Dann, champion d’Europe de breakdance 2022, espère devenir à Paris le premier médaillé olympique de l’histoire de cette discipline.

Dany Dann, 36 ans, commence le breakdance «par hasard», quand il passe à 14 ans devant une salle de Saint-Laurent-du-Maroni, à l’ouest de la Guyane, département dont il est originaire. «Je suis tombé amoureux», témoigne le double champion de France et champion d’Europe 2022.

S’en suivront «des heures et des heures» de visionnage de ses idoles, d’entraînement à la salle pour reproduire les mouvements, puis ses premières «battles» au sein des «crews» locaux.

Un travailleur acharné

À 19 ans, après deux ans dans l’armée, le Bboy, nom donné aux breakdancers, quitte sa Guyane natale pour «tenter sa chance» en métropole. Il enchaîne les boulots alimentaires pour vivre: agent d’accueil des parcs et jardins, livreur, salarié dans les cantines, puis aide-soignant dans un Ehpad.

En 2022, Dany Dann, qui vit maintenant de sa passion, intègre l’Insep, le temple des sportifs de haut niveau à Paris. Comme un athlète, il y travaille le cardio et le renforcement musculaire et se consacre à sa discipline, la danse. «Il y a aussi la kiné, la récupération, la préparation mentale... Un bon athlète doit savoir sortir de ses problèmes d’être humain pour se concentrer sur son sport», insiste-t-il.

«Dany est un travailleur acharné qui peut bosser de 9h00 à 23h00 pour trouver la faille dans la danse de son adversaire», décrit son coach personnel, Omar Remichi.

Les épreuves de breaking, prévues les 9 et 10 août, place de la Concorde à Paris, sont des «battles» où Bboys et Bgirls s’affrontent en duel sur scène accompagnés par de la musique. Ils lancent des figures acrobatiques et un jury vote pour élire le vainqueur en évaluant notamment l’aspect athlétique et la qualité d’exécution des mouvements.

«Il danse avec ses tripes»

Dany Dann participera aux JO au maximum avec trois autres breakdancers français, dont deux femmes, qui doivent encore être qualifiés. Le breaking, discipline issue de la culture hip-hop, «a commencé dans la rue», dans les quartiers défavorisés de New York dans les années 1970, «et aujourd’hui je suis reconnu comme athlète, pour mon art, pour mon sport», se réjouit le danseur.

Dany Dann se décrit comme un «joker», un «peu foufou», qui «ose faire les choses». Pour qualifier son style, il met en avant sa «musicalité» et son «explosivité». Sa danse «est à l’image de sa personnalité, il a un vécu, il danse avec ses tripes, beaucoup à l’instinct et avec une forme d’instantanéité», dit Omar Remichi. «Il a une histoire, des racines et un corps qui s’expriment à travers les battles.»

Considéré comme un sport additionnel à Paris, le breaking n’a pas été retenu pour Los Angeles en 2028: «Peut-être qu’ils vont regretter», balaie l’athlète. «Paris va être grandiose, je me prépare à fond», conclut-il, les yeux brillants.

(afp)

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