Bricolage au Luxembourg: 200 personnes ont préféré emprunter gratuitement un outil plutôt que de l'acheter

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Bricolage au Luxembourg200 personnes ont préféré emprunter gratuitement un outil plutôt que de l'acheter

MERSCH/ESCH - Une bibliothèque d’outils de bricolage à emprunter va ouvrir à Mersch, le 12 juin. Elle fait écho au «succès» de celle ouverte en janvier 2023, à Esch-sur-Alzette.

Olivier Loyens
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Olivier Loyens
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Foto: Editpress/Hervé Montaigu

«Le consumérisme semble diminuer au Luxembourg», se réjouit Nils Leches, coordinateur de projet au sein d'Emweltberoderung Lëtzebuerg (Ebl). L'ASBL et la commune de Mersch ont annoncé ce mardi le lancement, le 12 juin prochain, d'une bibliothèque d’outils de bricolage à emprunter, nommée «Gutt Geschier (bons outils en français) Mersch».

Elle sera située au SoNo Café, dans la rue de la Gare. Elle fait écho au «succès» de celle ouverte en janvier 2023, à Esch-sur-Alzette. «Sur la première année à Esch, 200 personnes ont emprunté un outil de menuiserie ou de bricolage», indique Gil Kirchen, également coordinateur de projet chez Ebl. «Cela a permis d’économiser l’achat de 50 outils».

Une moyenne de douze minutes

Le profil des personnes qui ont emprunté était «pour la plupart des hommes de 40 à 50 ans, mais il y avait aussi des femmes et des jeunes, note Nils Leches. La bibliothèque a même attiré des frontaliers». Une perceuse-visseuse est en moyenne utilisée douze minutes sur sa durée de vie, d’après une étude (Source: Ademe). Le reste du temps, elle prend la poussière.

Partie de ce constat, l'association, qui conseille des communes sur les questions environnementales, a lancé le projet «Gutt Geschier». Basé sur l'économie de partage, le concept est simple: proposer à tous, en prêt gratuit, toutes sortes d'outils pour travaux de bricolage (marteaux, clés, tournevis, perceuses, kits de peinture…) ou de jardinage (exemple: souffleur de feuilles).

«En bon état et nettoyé»

Le site Gutt Geschier-Matgesfeld, dédié aux outils de jardinage, a d'ailleurs ouvert en octobre dernier, dans un jardin communautaire, à Sanem. «Ça marche moins bien qu'à Esch», dit Gil Kirchen. «Le site est peut-être moins ancré dans la population locale».

Le matériel est récupéré dans des centres de ressources, auprès de particuliers ou d'entreprises. C’est ensuite la commune qui fait l’appoint quand le stock diminue. «La ville d'Esch a pour le moment dépensé entre 500 et 1 000 euros», illustre Nils Leches. Ebl lance aussi un appel aux dons pour enrichir son stock.

Comment réserver? On s’inscrit en ligne (le site Internet pour le site de Mersch sera mis en ligne le 12 juin) et on réserve son outil. Puis, on va le chercher sur place auprès de la personne qui gère la bibliothèque. Le prêt est gratuit et de sept jours, avec une possibilité de prolongation. Une semaine plus tard, l'outil est rendu «en bon état et nettoyé».

Concept déclinable à d'autres objets du quotidien?

Accessoires et consommables sont fournis et on peut recevoir des conseils d'utilisation. Sur le site d'Esch, «une ou deux personnes» n’ont pas rendu le matériel ou l’ont cassé, confie Nils Leches. «On considère que ce sont alors des objets perdus, explique-t-il. «On ne veut pas établir de contrats d’utilisation avec les gens, il ne faut pas que l’emprunt soit contraignant».

Et face aux enseignes de bricolage, y a-t-il un risque de concurrence déloyale? «Elles font de la location pour les gros outils, comme les tracteurs tondeuses, répond Gil Kirchen. Nos bibliothèques ne proposent que des outils pour les petits travaux, pas pour les travaux de chantier. Les habitants ne pourront pas emprunter un excavateur!»

«Le concept pourrait-il se décliner à d’autres objets du quotidien?». «Il serait possible de proposer l’emprunt d’appareils de cuisine qui ne servent pas souvent, comme des appareils à raclette ou des machines à gaufre, pense Nils Leches. Mais ça me paraît plus compliqué au niveau de l'hygiène».

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