«L’aventure m’excite mais parfois on paie le prix»

Après avoir tourné avec Matt Damon et Lady Gaga, Camille Cottin revient au cinéma français. L’actrice est à l’affiche de «Trois amies», un marivaudage féminin sur un trio de copines profs, en salle le 6 novembre 2024. La Française de 45 ans remonte aussi sur les planches dans «Le rendez-vous», un monologue déjanté qu’elle présentera à travers l’Hexagone, dès décembre. Nous l’avons rencontrée à la Mostra de Venise où son film était en compétition.

Dans «Trois amies», votre personnage n’aime pas prendre de risques en amour.

Je ne pense pas qu’Alice ait peur de prendre des risques. Elle ne veut pas être l’esclave de sa passion donc tente de contrôler ses sentiments. J’ai pu m’identifier à elle parce que dans mon adolescence, j’ai été consumée de désir pour quelqu’un qui se fichait éperdument de moi et cela a duré une éternité. Je voulais me libérer de cette emprise et ne savais pas comment faire.

Votre idée de l’amour ou des relations de couple a-t-elle changé avec ce film?

Non. Je suis très attachée à la loyauté et à l’intégrité. J’aime bien qu’il y ait de la complexité et des nuances dans les rapports amoureux, que tout ne soit pas noir ou blanc. Je pense que plus on est en couple longtemps, plus on est prêt à accepter des choses qu’on n’imaginait pas accepter parce qu’on évolue dans la vie. C’est beau d’être un couple, mais comme chacun est différent, il faut faire preuve de souplesse.

Vous n’hésitez pas à prendre des risques dans votre carrière, comme de tourner des films en anglais.

J’adore prendre des risques et finis souvent par me dire que je n’aurais pas dû! Je suis consciente des conséquences de mes choix, mais je ne peux pas m’en empêcher. L’aventure m’excite, mais parfois on paie le prix parce qu’on n’est pas bien équipé pour aller en terrain inconnu.

Après vos films en anglais, êtes-vous heureuse de revenir en terrain sûr?

Je ne suis pas en terrain sûr parce que je monte sur les planches. La pièce est en français, mais je suis seule sur scène et cela me terrifie. «Le rendez-vous» est adapté de «Jewish Cock», un roman culte de l’autrice allemande Katharina Volckmer. Ce monologue fou commence avec une consultation chez le docteur, où l’on découvre que l’héroïne souhaite changer de sexe et devenir un homme.