AutomobileCarlos Ghosn révoqué de Nissan
Carlos Ghosn a été révoqué lundi de son mandat d'administrateur par les actionnaires de Nissan.

Les actionnaires de Nissan, réunis lundi à Tokyo, ont voté la révocation du mandat d'administrateur de Carlos Ghosn. L'ex-patron déchu de Renault-Nissan, inculpé par la justice japonaise, avait déjà limogé de la présidence après son arrestation initiale en novembre. L'assemblée générale a dans la foulée entériné l'élection comme membre du conseil d'administration du président de Renault, Jean-Dominique Senard. Ce dernier s'est dit «très honoré».
«Il s'est passé quatre mois depuis l'événement de novembre, Nissan est à un moment critique (...) pour tirer un trait» sur cet épisode «et franchir une nouvelle étape dans la réforme de gouvernance», a lancé le patron exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa, devant plusieurs milliers de participants.
«De sérieux problèmes»
Cet ancien fidèle de Carlos Ghosn a redit son «choc», quand il a pris connaissance des résultats de l'enquête interne du constructeur automobile japonais, qui a mis au jour les malversations présumées.
Critiqué pour ne pas avoir su arrêter de tels agissements commis durant plusieurs années, M. Saikawa a reconnu «de sérieux problèmes» de gouvernance. Il a promis de passer la main une fois qu'il aurait «remis la compagnie sur la voie de la croissance». Avant le début de la réunion, des actionnaires ont fait part de leurs inquiétudes. «Si Nissan ne peut pas rebâtir sa gouvernance, il n'y aura pas de renaissance», a estimé l'un d'entre eux.
Réduit au silence
Un autre a salué le rôle de Carlos Ghosn dans le redressement de Nissan, au bord de la faillite, quand il est arrivé en 1999. «Cependant, quand la compagnie a renoué avec la stabilité, tout le monde a commencé à voir que quelque chose ne tournait pas rond. Il est devenu arrogant», a jugé cet ancien employé du groupe.
L'assemblée s'est déroulée quelques jours après une nouvelle interpellation de l'ex-directeur général de Renault-Nissan, qui se trouve donc réduit au silence alors qu'il avait annoncé une conférence de presse pour le 11 avril.
L'ancien grand patron du groupe automobile, déjà inculpé à trois reprises, est actuellement entendu par les enquêteurs du parquet de Tokyo sur des soupçons de détournement de fonds de Nissan. Le constructeur français Renault a également transmis à la justice française des éléments lui paraissant suspects.
(L'essentiel/afp)