Au LuxembourgCes hommes qui se font stériliser: «N'écoutez pas les critiques»
LUXEMBOURG – Pour soulager leur compagne de la contraception et/ou par conviction, de nombreux hommes plus ou moins jeunes choisissent la vasectomie. Pourquoi? Comment? Partage d'expérience au Luxembourg.


Alex est salarié dans une entreprise de transport au Luxembourg et a décidé de libérer sa parole pour conseiller ceux qui hésitent encore à franchir le pas. Conforté dans sa démarche par le «bad buzz» déclenché ces derniers jours autour d'un jeune français, torpillé sur les réseaux sociaux après avoir lui-même témoigné chez nos confrères de Konbini. Le point commun entre eux? Avoir eu recours à la vasectomie. «L’intervention sur les canaux déférents à visée contraceptive masculine permanente», détaille en d'autres termes le ministère de la Santé au Luxembourg, qui a d'ailleurs annoncé que, comme l'ensemble de la contraception, elle deviendrait gratuite pour tous prochainement.
La vasectomie est donc une méthode de stérilisation pour l'homme, consistant à bloquer le déplacement des spermatozoïdes depuis les testicules. Alex, frontalier belge, y a eu recours il y a cinq ans. Il avait alors 45 ans, ne voulait plus d'enfants après avoir eu trois garçons, et souhaitait que sa compagne «soit tranquille avec la contraception». «Elle avait quelques problèmes de santé, que la pilule n'arrangeait pas, raconte-t-il à L'essentiel. J'y avais pensé dès l'âge de 40 ans, mais j'étais mal renseigné».
«À ceux qui y pensent mais hésitent, je dis ''faites-le!''»
Il a fallu «une petite douleur aux organes génitaux» et un rendez-vous de routine chez l'urologue pour enclencher concrètement le processus. «J'en ai parlé avec lui et m'a dit que la décision m'appartenait, en me rassurant», détaille Alex. Deux mois plus tard, l'opération avait lieu à la clinique de Niederkorn: «En à peine 20 minutes, c'était fini et je suis sorti. J'ai simplement eu un hématome et une légère douleur durant quelques jours». Depuis, il a fait une échographie, «pour voir si tout allait bien», et un contrôle par an.
S'il a eu le soutien de sa sœur, d'un ami et de ses fils, Alex a également été confronté au regard des autres, notamment dans le milieu professionnel. Des commentaires plus ou moins agréables… «Moi, à ceux qui y pensent mais hésitent, je dis ''faites-le!'' N'écoutez pas les critiques. Quelqu'un qui ne veut pas d'enfant ou qui n'en veut plus ne doit pas hésiter». La femme ne doit pas porter seule le poids de la contraception. «L'un de mes fils de 20 ans ne veut pas d'enfants ni se marier, je lui conseille de faire la vasectomie. Un neveu à moi, de 37 ans, marié et papa, vient de le faire au Luxembourg aussi et mon expérience a joué dans son choix», développe Alex. Et les témoignages du genre commencent à sortir de la sphère privée.