Qui regarde encore l'heure sur sa montre au Luxembourg?

Dans la nuit de samedi à dimanche, à 2h, il sera en fait 3h. Vous connaissez le refrain, on ne va pas vous le refaire, simplement rappeler que le passage à l'heure d'été se fait ce week-end. Il y a les pour, les contre, ceux qui pensent qu'ils vont moins dormir, qui s'inquiètent pour le rythme des enfants et ceux qui se réjouissent d'avance de dîner le soir avec la lumière naturelle. Là encore, vous connaissez la rengaine. Alors pour changer un peu, L'essentiel s'est posé la question: avez-vous encore une montre pour regarder l'heure qu'il est?

«Je ne me fais aucun souci pour l'avenir de la montre», répond dans un sourire une vendeuse dans une bijouterie de la Cloche d'Or. Selon elle, modèles classiques, séries vintage et montres connectées ont «beaucoup de succès» et se vendent comme des petits pains au quotidien chez toutes les générations. Budget moyen? 150 euros.

Mais il est vrai que l'usage a évolué. Avoir une belle montre au poignet est surtout devenu un argument de mode plutôt qu'un réel moyen pour lire l'heure. «Les gens recherchent des montres habillées, même connectées, même si c'est pour faire du sport», confie la vendeuse. Dans une autre boutique à Luxembourg-Ville, le budget est plus élevé, mais l'argument est le même. «La beauté de l'objet a pris le pas sur la fonctionnalité. L'horlogerie mécanique a d'ailleurs retrouvé un essor depuis les années 90 et 2000», explique Florent, vendeur et passionné.

L'objet montre s'achète pour plusieurs années, mais même un marché plus petit comme le Luxembourg a du sens et de l'avenir. «Nous avons au catalogue un modèle de 1953 qui attire toujours, la montre est aussi un marqueur de statut social», ajoute Florent, trentenaire, lui-même collectionneur. «La montre renvoie toujours à l'idée de savoir-faire, d'exception, c'est iconique d'avoir une belle montre, confirme Alban, un client. Sur les réseaux on peut suivre les collaborations, les éditions limitées qui se font avec le milieu de la mode. Et puis il y a l'essor de la seconde main, aussi...».

On ne se passera donc sans doute jamais de montres, même avec un smartphone dans la poche. Et peu importe si à 2h samedi, il sera en fait 3h.