Cinéma: «J'en suis fière, j'ai trouvé ce Luxembourg très beau»

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Cinéma«J'en suis fière, j'ai trouvé ce Luxembourg très beau»

L'actrice et cinéaste Désirée Nosbusch a présenté «Poison», son premier long métrage derrière la caméra, mardi soir, au LuxFilmFest. L'émotion était palpable.

Cédric Botzung
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Cédric Botzung
Désirée Nosbusch, en compagnie de ses acteurs, Tim Roth et Trine Dyrholm.

Désirée Nosbusch, en compagnie de ses acteurs, Tim Roth et Trine Dyrholm.

Vincent Lescaut/L'essentiel

L’essentiel: Votre premier film en tant que réalisatrice a été présenté mardi soir, chez vous, au Luxembourg. Qu’est-ce que cela fait?

Désirée Nosbusch: C’était très émouvant. Cela fait quelques mois que l’on tourne à travers l’Europe dans des festivals avec «Poison», et même à Washington DC. Mais mardi, j’étais nerveuse, il y avait les proches, les amis, la famille et toute l’équipe du film. Les premiers retours sont positifs, mais j’espère qu’il touchera les gens à sa sortie le 19 mars.

Quelle fut la genèse de ce projet?

J’avais fait mon premier court métrage il y a une vingtaine d’années, et il a fallu un long moment pour trouver le courage de faire ce premier long métrage. «Poison» n’a pas un thème facile, il a nécessité 13 ans de travail et 8 ans pour mettre le financement sur pied. J’ai failli abandonner, mais il fallait attendre le bon moment.

L’œuvre de Lot Vekemans, le livre puis la pièce de théâtre, vous avait marquée?

Oui, on m’avait proposé à l’époque de jouer le rôle de la femme. Je l’ai joué au Théâtre des Casemates et au Théâtre des Capucins. Je suis tombée amoureuse de cette pièce, j’avais rarement lu quelque chose aussi bien construit et recherché autour du deuil. Ce n’est pas que la perte de l’enfant, c’est la perte du couple, d’une vision, du futur. Quand quelque chose me fait peur, j’essaye d’aller vers cette peur. Et ça m’a vraiment marquée. La révélation de ce texte, c’est qu’on ne peut pas faire un deuil ensemble. Chacun le fait d’une façon personnelle.

Le sujet est très émouvant, car Tim Roth a perdu un fils en 2022.

On venait de commencer les lectures du scénario lorsqu’il m’a appelée pour me parler de la maladie de son fils. Je lui ai dit qu’il devait rester avec sa famille, et lui m’a répondu qu’il voulait et devait faire ce film. J’avais vite compris qu’il fallait le laisser respirer. Son fils, Cormac, est décédé 11 mois après la fin du tournage. Et j’ai eu l’impression que mon film avait porté malheur, je me sentais mal. Tim Roth m’a répondu: «Je te remercie d’avoir pu faire ce film, car cela m’a forcé de voir en face le fait que cela pouvait m’arriver».

Un hommage a été rendu à la carrière de l'acteur britannique Tim Roth.

Un hommage a été rendu à la carrière de l'acteur britannique Tim Roth.

Vincent Lescaut/L'essentiel

Le choix de cet acteur était-il une évidence?

Oui, c’était mon premier choix, un choix de cœur. J’ai aimé tout ce que Tim a fait, même dans ses personnages de méchants, il y avait toujours une fenêtre permettant de regarder dans l’âme. C’est le maître de la déconstruction, il prend le matériel et les phrases, il les réassemble et se les réapproprie.

Avez-vous permis aux acteurs de personnaliser leur personnage?

Oui, ils l’ont fait à leur manière, plus Tim que Trine, mais au final le script était bon. On avait fait beaucoup de recherches, on était tous bien préparés.

Le tournage s’est principalement déroulé au Luxembourg, dans le cimetière de Vianden.

Oui, ça j’en suis très fière! J’ai souvent vu le film, mais mardi, assise à côté du Premier ministre et du ministre de la Culture, j’ai trouvé que le Luxembourg était très beau et que ça représentait vraiment le cinéma européen, avec ce pays où deux personnes, dont une Danoise, parlent anglais.

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