Malmené par Trump, Zelensky désormais sur deux fronts

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Conflit russo-ukrainienMalmené par Trump, Zelensky désormais sur deux fronts

Le président ukrainien devra trouver de nouveaux arguments pour rallier la Maison-Blanche à sa cause. En attendant, ses troupes souffrent sur le champ de bataille.

Volodymyr Zelensky se retrouve ainsi face à une double menace: les troupes russes qui avancent et les tensions croissantes avec le principal allié de Kiev.

Volodymyr Zelensky se retrouve ainsi face à une double menace: les troupes russes qui avancent et les tensions croissantes avec le principal allié de Kiev.

AFP

Les troupes ukrainiennes perdent du terrain face aux Russes sur le front de l’est, mais à Kiev, c’est le président américain Donald Trump qui assène désormais aussi des coups, avec des attaques de plus en plus violentes contre Volodymyr Zelensky. Le locataire de la Maison-Blanche, à peine un mois après son retour aux fonctions, a annihilé des années de soutien américain à l’Ukraine, allant jusqu’à faire porter au président ukrainien la responsabilité de l’invasion russe de son pays.

Pour le milliardaire américain, Volodymyr Zelensky, 47 ans, est un «dictateur» impopulaire et illégitime qui aurait détourné l’aide américaine et qui risque bientôt de «ne plus avoir de pays». Un narratif très proche de celui de Vladimir Poutine.

Volodymyr Zelensky se retrouve ainsi face à une double menace: les troupes russes qui avancent et les tensions croissantes avec le principal allié de Kiev. «Zelensky n’est pas bien préparé pour faire face à ces deux défis à la fois», estime Silvester Nosenko, professeur de relations internationales à Kiev et ancien interprète du dirigeant ukrainien.

«La paix oui, l'humiliation non»

Zelensky doit désormais trouver de nouveaux arguments pour convaincre Donald Trump, alors même que Washington a commencé à négocier directement avec Moscou, explique-t-il. Le problème, c’est qu’«il n’y a pas beaucoup de temps pour ça».

Une source au sein de la présidence ukrainienne a écarté toute panique au sein de l’administration de Zelensky et a décrit la situation comme «tolérable», Kiev ayant anticipé une relation conflictuelle avec Trump. «Le pays veut la paix, mais pas au prix d’une humiliation», a dit cette source sous le couvert de l’anonymat. Reste que les sujets de friction entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky sont multiples et ne datent pas d’hier.

Début février, le président américain a annoncé vouloir négocier un accord avec l’Ukraine pour obtenir un accès à 50% de ses minerais stratégiques en échange de l’aide américaine déjà livrée. Une proposition rejetée et dénoncée par Volodymyr Zelensky, qui a clamé que l’Ukraine n’était «pas à vendre» tout en ouvrant la porte à des «investissements» américains en échange de «garanties de sécurité».

Nombreux contentieux

Contentieux plus ancien, Donald Trump et Volodymyr Zelensky ont été tous deux au cœur d’un scandale politique américain en 2019. À la suite de la révélation du contenu d’une conversation téléphonique entre Trump, alors dans son premier mandat présidentiel, et Zelensky fraîchement élu, le milliardaire républicain s’est retrouvé accusé d’avoir fait pression sur l’Ukraine pour qu’elle ouvre une enquête pour corruption contre le fils de Joe Biden, son rival démocrate.

Cette affaire, après sa révélation, a conduit au procès en destitution intenté à Donald Trump, qui a été finalement acquitté par le Sénat.

Les violentes attaques de Donald Trump pourraient toutefois rallier une nouvelle fois massivement les Ukrainiens autour de la figure de Volodymyr Zelensky, dont la cote de confiance a baissé, mais reste à 57%, selon un dernier sondage. «Avant, seul Poutine était capable d’unir les Ukrainiens. Maintenant, Trump y parvient aussi», a plaisanté sur les réseaux sociaux Ganna Malyar, ancienne vice-ministre de la Défense.

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(afp/rk)

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