Concert au Luxembourg: «D’abord on danse, trois minutes après, on pleure»

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Concert au Luxembourg«D’abord on danse, trois minutes après, on pleure»

LUXEMBOURG - Le Suisse Stephan Eicher va revisiter son répertoire en compagnie de la fanfare Traktorestar, vendredi soir, sur la scène de l’Atelier.

«L’essentiel»: Vous êtes de retour avec la fanfare Traktorkestar. Comment est né ce projet?

Stephan Eicher: Après la tournée de 2015/2016 avec des automates, pour laquelle j’ai fait une centaine de dates et dont j’étais très satisfait, j’ai eu envie d’un projet à l’opposé, c’est-à-dire entouré de musiciens.

Aviez-vous besoin de revenir à vos racines?

En travaillant avec Goran Bregovic pendant trois ans, j’ai pris goût au côté festif de la fanfare, et aussi à son côté triste. On danse, et trois minutes plus tard, on pleure. Et le film autour des familles yéniches évoque une injustice sur laquelle je me suis construit.

Les problèmes de santé qui vous ont contraint à décaler des dates sont-ils derrière vous?

Je pense. J’ai eu un problème au dos, avec des douleurs pendant plusieurs mois. Il m’a fallu du temps pour me rétablir, comme un sportif.

Pouvez-vous nous parler du nouvel album, qui sort le 15 février?

Quand je suis parti en tournée, j’ai revisité mon répertoire avec une fanfare. C’était l’idée de départ du disque, qui contiendra également quatre morceaux inédits.

Vous avez eu quelques désaccords avec votre maison de disques…

Oui, elle me bloque depuis 2012. Les budgets n’ont cessé de baisser, mais je ne me suis pas laissé faire. J’ai dû nourrir mes musiciens sans pouvoir sortir mes disques. Après trois ans de lutte, des changements se profilent. Mais je tiens à respecter mon contrat.

La pochette est-elle un hommage à Bashung?

Oui, totalement, et à la pochette de son album «Fantaisie Militaire». Et quand j’ai vu que même un artiste comme Alain Bashung avait eu des problèmes avec son label, je me dis que quelque chose ne va pas.

Vous avez fêté vos 40 ans de carrière. Auriez-vous envie de changer quelque chose?

Il s’agit de routes que l’on prend ou non. J’ai toujours prêté attention à l’industrie du disque, au fait de proposer des projets intéressants, comme les automates. J’aurais dû réagir plus vite par rapport au blocage de ma maison de disques.

(Recueilli par Cédric Botzung/L'essentiel)

Stephan Eicher

Vendredi, 20h, à l’Atelier, à Luxembourg-Ville. Entrée: 39 euros.

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