Danser sur le fil entre la raison et la folie
ETTELBRUCK - Une nuit de 2002, Mischa Ebner poignarde deux
femmes puis retourne à ses courses sportives. Deux Luxembourgeois le mettent en scène.
Sur la cuisinière, un jeune homme en slip est étendu. Sa victime est terrée dans l'armoire. Dans un coin, des personnes s'affairent autour d'un projecteur vidéo. La scène se déroule dans les cuisines du Centre hospitalier neuropsychiatrique d'Ettelbruck. Pourtant, tous les protagonistes sont sains d'esprit.
Ils répètent «Le cas Mischa». La nuit du 1er août 2002 à Berne, une victime survivra à Mischa, l'autre non. Arrêté, celui-ci avouera 30 autres délits. Pourquoi ce Suisse de 27ans bien sous tous rapports a-t-il commis ces actes? C'est la question posée par le metteur en scène Claude Mangen et le chorégraphe Bernard Baumgarten. Vendredi, c'est le filage.
Les scènes sont jouées bout à bout. Au pas de course. Car dans leur fuite en avant, les multiples Mischas entraîneront les spectateurs de la Maison de la culture de Mersch au CAPe d'Ettelbruck en passant par le Centre. Dans les tréfonds de l'ancien asile, les victimes accusent, sombrent dans la paranoïa, errent sans but et elles dansent. Encore et encore, elles dansent. Au sortir du tunnel, une lumineuse percée potagère, puis de nouveau l'angoisse.
Il est 20 h, la troupe plie bagage. Demain, elle ira peut-être au lac se changer les idées. Séverine Goffin
Infos et diaporama sur
Mischa prendra sa douche du 15 au 18 et du 22 au 24 juillet lors du festival «Le Transfrontalier».