Découvrir la vérité dans les paysages des États-Unis
Laisser tout derrière soi, un rêve pour certains, mais qui finit mal dans «Into the Wild», de Sean Penn.
Sans argent, Chris traverse les États-Unis et le Mexique après ses études.
Filmer l’immensité sauvage des paysages de l’Amérique et rester en même temps dans un rapport intime, proche de son héros. C’est cet exploit que réussit le cinéaste américain Sean Penn avec son quatrième film éblouissant «Into the Wild» (sortie mercredi en France, vendredi au Luxembourg), une œuvre inclassable, tant par sa beauté esthétique que par la philosophie radicale de son propos.
Le film s’inspire d’une histoire vraie, celle d’un jeune étudiant américain, Christopher McCandless, parti pour un road trip solitaire à travers l’Amérique. Tout juste diplômé de l’université en 1990, Christopher, 22 ans, est promis à un brillant avenir. Pourtant, il tourne le dos à l’existence confortable et conformiste qui l’attend, pour prendre la route, mais pour partir en road trip comme tant d’autres étudiants.
Chris McCandless, lui, choisit de disparaître, suivant le credo de son auteur préféré, Henry David Thoreau: «Plutôt que l’amour, plutôt que l’argent, plutôt que la célébrité, donnez-moi la vérité». Cette vérité, Chris espère la trouver en laissant tout derrière lui. Il découpe sa carte bleue, donne ses économies à des œuvres de charité et quitte ses parents. Il est un jeune homme sans identité avec, pour seul bagages, un vieux sac et un carnet de route.
Lors de son voyage, Chris va rencontrer des marginaux, des individus seuls, les visages cachés de l’Amérique. Chacun, à sa manière, façonnera sa quête grandiose et dangereuse à travers les régions les plus farouches des États-Unis, pour atteindre un but ultime, les étendues sauvages de l’Alaska. C’est là que son périple s’achève de manière dramatique...
Il a fallu plus de dix ans à Sean Penn pour obtenir les droits d’adaptation de la biographie de Chris McCandless. Les parents de Chris refusaient toute idée de film. Lors de ce voyage de deux heures trente, le talent de Sean Penn et de son acteur, Emile Hirsch, sublime sur grand écran un désir de liberté. Malgré l’absurdité de la tragédie vécue par le héros, «Into the Wild» est une puissante sensation de contemplation. Un moment offert par un Sean Penn au sommet de son art.
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