Football - LibyeDéfi de taille pour les footballeuses libyennes
Les joueuses libyennes de l'équipe nationale de football veulent changer les mentalités de la société, et ce, grâce au ballon rond.
En Libye, les joueuses de l'équipe nationale de football doivent se battre sur deux fronts: contre leurs adversaires sur le terrain, et en dehors contre les stéréotypes d'une société patriarcale qu'elles tentent de briser balle au pied. Dans ce pays ultraconservateur, des critiques acerbes fusent à chaque fois qu'une sportive ou une équipe féminine libyenne est mise sur le devant de la scène par des médias ou sur les réseaux sociaux. «Va te couvrir» ou «ta place est à la maison», «c'est parce que tu n'as pas d'homme pour t'éduquer»: les remarques sont agressives et humiliantes. Saida Saad, avant-centre de l'équipe nationale, affirme avoir droit à ce genre de propos «déplacés» à chaque fois qu'elle se rend ou rentre de l'entraînement.
Comme ses coéquipières, Saida porte un épais collant sous le short pour cacher ses jambes, mais cela ne suffit pas pour faire taire les critiques. «Par amour du sport, nous résistons. Nous essayons de faire évoluer les mentalités dans la société» libyenne, affirme l'attaquante.
Le plus difficile reste de convaincre leurs familles
En Libye, faute de championnat de football féminin, les joueuses sont sélectionnées lors de tournois dans les écoles. La tâche la plus difficile reste alors de convaincre leurs familles. Quand elles sont sélectionnées, les parents interdisent parfois à leurs filles de jouer au football. D'autres, plus souples, exigent de les accompagner lors des déplacements, ce qui n'est «pas du tout évident, faute de moyens», regrette M. Ferjani.
Face à ces difficultés, l'entraîneur avoue avoir été sur le point de jeter l'éponge. «Ce qui m'a poussé à continuer, c'est la volonté et la détermination des joueuses qui veulent améliorer leur niveau». Il estime toutefois que «la bataille à l'extérieur du terrain est beaucoup plus importante», pour pouvoir surmonter les nombreuses barrières sociales et religieuses et favoriser l'émancipation.
(L'essentiel/afp)