Dans l'est de l'ukraine: Des combats éclatent malgré le cessez-le-feu

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Dans l'est de l'ukraineDes combats éclatent malgré le cessez-le-feu

L'armée et les séparatistes prorusses se sont affrontés tard samedi à la limite de Marioupol située dans l'est de l'Ukraine. Une femme a été tuée par des tirs.

Tôt ce dimanche, le calme était revenu, mais les signes des combats de la nuit étaient bien visibles près du point de contrôle ukrainien, à la sortie est de Marioupol. Un camion totalement détruit brûlait au bord de la route et plusieurs bâtiments à proximité étaient endommagés, les fenêtres soufflées. Dans une station-service à moitié détruite, un ballon de gaz continuait de brûler et risquait d'exploser, selon un habitant. Le point de contrôle était toujours occupé par les forces ukrainiennes. Une vingtaine d'hommes étaient visibles, ainsi que trois chars.

«Les tirs ont commencé vers 22h30», a expliqué Pacha, un combattant du bataillon de Vinitsa. «Ils (les prorusses) tiraient avec quatre obusiers. Ils ont tiré sur le checkpoint et sur les tentes», ajoute-t-il, assurant que les militaires ukrainiens n'ont «pas eu de pertes». «Vous voyez quel genre de cessez-le-feu il y a du côté russe», ironise-t-il, soulignant ne pas savoir «ce qui va se passer aujourd'hui». Beaucoup d'habitants de la zone étaient venus aux nouvelles à pied, à vélo, et inspectaient les dégâts. «Je n'ai pas entendu parler de pertes chez les civils car tout le monde s'est enfui d'ici» pendant les tirs, dit l'un d'eux, Vassili, chômeur de 34 ans, les mains pleines de débris d'obus.

Un conflit de près de cinq mois

«J'ai peur, je voudrais qu'il y ait la paix. Je pense que le cessez-le-feu est fini car c'est la troisième nuit de suite que nous ne dormons pas», dit Victoria, une retraitée. Quelques heures avant ces événements, les présidents ukrainien Petro Porochenko et russe Vladimir Poutine avaient estimé au cours d'un entretien téléphonique que le cessez-le-feu signé vendredi à Minsk était «globalement respecté».

Destiné à mettre fin à un conflit de près de cinq mois dans cette région ayant fait, selon l'ONU, 2.600 morts et provoqué le départ d'un demi-million de réfugiés et déplacés, ce cessez-le-feu avait été accueilli avec scepticisme par les Occidentaux. Samedi matin, rebelles et forces gouvernementales s'étaient mutuellement accusés d'avoir violé le cessez-le-feu entré en vigueur vendredi à 15h, par des tirs sur leurs positions respectives dans et autour des fiefs rebelles de Donetsk et Lougansk.

(L'essentiel/AFP)

Une femme tuée

Une femme a été tuée par des tirs dans la nuit à Marioupol, première victime depuis le cessez-le-feu instauré vendredi, a annoncé dimanche la mairie de ce port stratégique du sud-est de l'Ukraine. «Une femme a été tuée et trois habitants de Marioupol blessés», a indiqué le mairie dans un communiqué, précisant que les rebelles pro-russes ont tiré sur un check-point à la sortie est de la ville et détruit une station service.

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