Solidarité à ArlonDes habits accrochés pour aider les démunis
ARLON - Déjà à l'initiative de la «frite suspendue», une Arlonaise a remis le couvert en accrochant des habits dans un arbre, pour venir en aide aux plus démunis.

Deux ans plus tard, on prend les mêmes et on recommence encore plus fort. Après avoir lancé «la frite suspendue» en janvier 2017, en étroite collaboration avec les friteries d'Arlon, Berthe Fauconnier remet le couvert avec «l'accroch'branches» et le «succès» est à nouveau au rendez-vous. «J'ai eu vent de ce type d'initiative en Turquie via Facebook», indique Berthe, bénévole à l'abri de nuit à Arlon, un établissement qui vient en aide aux sans-abri. «Après avoir reçu l'autorisation de la commune, nous avons commencé, mi-novembre, à accrocher des vêtements sur les branches d'un très grand cerisier, situé Square Astrid, et force est de constater que le mouvement prend une certaine ampleur».
Un succès et une ampleur inattendus dans une ville située à cinq km de la frontière luxembourgeoise où près de 60% de la population active travaille au Grand-Duché. «La pauvreté se cache là où on ne l'attend pas», regrette Berthe. «Avec la frite suspendue (inspirée du «caffè sospeso» à Naples, où les clients ont la possibilité de commander un café et d'en payer un autre pour les plus démunis), on s'était déjà rendu compte que des gens avait du mal à se payer à manger. Ils sont visiblement nombreux à avoir des difficultés à s'acheter des vêtements...».
«Des gens "bien d'ici" viennent chercher des habits»
Car aussitôt suspendus à une trentaine de cintres accrochés «à cet arbre magique très solide où il y a du passage et donc beaucoup de visibilité», précise Berthe, les vêtements, protégés des intempéries par une housse, sont très rapidement détachés par des personnes dans le besoin. «Pour vous donner un exemple, le vendredi 18 janvier, l'arbre était ultra chargé à 14h30. Trois heures plus tard, deux tiers des habits étaient partis. Et ne croyez pas que ce sont les réfugiés du centre de Stockem qui viennent se servir, ce sont des gens "bien d'ici", c'est effrayant».
Contactée par d'autres personnes originaire du sud de la province de Luxembourg, Berthe Fauconnier a également remarqué qu'une dame tricotait des écharpes et des bonnets pour les gens qui ont froid, à Luxembourg-Ville, avant de les distribuer devant la gare de la capitale. «Je l'ai immédiatement contactée via les réseaux sociaux», souligne l'Arlonaise, qui reconnaît avoir beaucoup d'énergie à revendre. «Je ne fais pas du tout ça pour être connue ou passer dans les journaux, ni pour gagner de l'argent. Notre mouvement doit continuer et s'étendre pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin».
(fl/L'essentiel)
Berthe Fauconnier, l'Arlonaise à l'origine de ce nouveau mouvement de solidarité.