Révélations dans la presseDes postes de police chinois installés discrètement au Royaume-Uni?
Le gouvernement britannique a indiqué, mercredi, qu'il prenait «extrêmement au sérieux» la possible existence de postes de police chinois opérant sur son territoire.
Le gouvernement britannique a indiqué, mercredi, qu'il prenait «extrêmement au sérieux» la possible existence de postes de police chinois opérant sur son territoire, après des révélations de presse sur les activités d'un homme d'affaires chinois à Londres. Le journal britannique The Times a publié mardi un article sur Lin Ruiyou, un homme d'affaires chinois gérant une entreprise de livraison de nourriture dans l'arrondissement de Croydon, au sud de Londres, qui opèrerait également comme un poste de police chinois non déclaré.
Le journal détaille ses liens avec le Parti conservateur britannique au pouvoir et montre des photos de M. Lin posant avec les anciens Premiers ministres Boris Johnson et Theresa May. Le Times affirme également que l'homme d'affaires chinois est proche du Parti communiste chinois. M. Lin nie travailler pour la Chine. Le ministère de l'Intérieur a estimé que les informations faisant état de «prétendus ''postes de police'' non déclarés opérant au Royaume sont évidemment très inquiétants et sont pris très au sérieux».
De «fausses accusations»
Ces unités permettraient aux ressortissants chinois d'effectuer certaines tâches administratives, mais serviraient aussi à traquer des opposants. «Aucune tentative de contraindre, intimider ou rapatrier illégalement des individus ne sera tolérée», a réagi Chris Philip, secrétaire d'Etat au ministère de l'Intérieur, devant les parlementaires. Selon lui, la Chine et d'autres gouvernements tentent de «réduire au silence leurs critiques à l'étranger, de saper la démocratie et l'Etat de droit et de promouvoir leurs propres intérêts géopolitiques».
Le ministère britannique de l'Intérieur et la police londonienne ont lancé de premières enquêtes sur le sujet après que le groupe de défense des droits humains Safeguard Defenders avait détaillé l'année dernière l'existence de tels postes de police. La directrice de campagne du groupe basé à Madrid, Laura Harth, a affirmé que M. Lin avait des «liens clairs et démontrables avec l'appareil du Parti communiste chinois», appelant à l'ouvertures d'enquêtes.
Réagissant à l'article du Times, l'ambassade de Chine à Londres a affirmé avoir déjà répété «à plusieurs reprises qu'il n'y a pas de prétendus postes de police à l'étranger» et a critiqué les médias diffusant de «fausses accusations».