Au JaponDes procureurs veulent interroger Shinzo Abe
L'ancien Premier ministre Shinzo Abe est accusé d'être lié à un scandale lié au financement de réceptions organisées pour ses partisans.

Shinzo Abe a nié tout acte répréhensible.
AFP/Kazuhiro NogiDes procureurs japonais veulent interroger l'ancien Premier ministre Shinzo Abe au sujet d'un scandale lié au financement de réceptions organisées pour ses partisans, ont rapporté jeudi des médias locaux. Selon la loi japonaise, les dépenses effectuées pour des événements politiques doivent être déclarées, mais des procureurs affirment que le bureau de M. Abe ne l'a pas fait pour des dîners qu'un groupe politique le soutenant a organisés à plusieurs reprises la veille de la fête des cerisiers en fleurs, parrainée chaque printemps par le gouvernement.
La chaîne de télévision publique NHK a déclaré que le groupe pro-Abe a payé plus de huit millions de yens (63 000 euros) pour ces événements sur une période de cinq ans, jusqu'en 2019. Le bureau des procureurs de Tokyo, qui a refusé de commenter ces informations, a déjà interrogé des secrétaires de M. Abe pour avoir apparemment omis de signaler correctement le coût des dîners. Selon la NHK et l'agence de presse Jiji, les procureurs veulent maintenant interroger Shinzo Abe sur ce qu'il savait de ces paiements.
Record de longévité
M. Abe, qui n'a pas encore répondu à la demande des procureurs, a nié tout acte répréhensible, affirmant que les invités, y compris des électeurs de sa circonscription, y ont assisté à leurs propres frais. M. Abe, 65 ans, issu de la droite nationaliste japonaise, a démissionné en septembre dernier pour des raisons de santé après avoir battu des records de longévité (près de neuf ans en deux mandats) comme Premier ministre du Japon. Il a survécu à plusieurs scandales alors qu'il était au pouvoir, notamment en liaison avec la fête des cerisiers en fleurs.
Cette tradition, qui remonte à plusieurs décennies, consiste à inviter des milliers de personnalités méritantes de secteurs divers, comme des sportifs et des artistes. Mais le gouvernement Abe a été accusé d'avoir invité ses partisans et même un membre de l'organisation des yakuzas, la mafia japonaise. La liste des invités de la dernière édition a été passée au broyeur. Le nouveau Premier ministre Yoshihide Suga, qui était le bras droit de Shinzo Abe, a déclaré qu'il n'organiserait pas un tel événement l'année prochaine.
(L'essentiel/afp)