Industrie minière au Brésil – Des tragédies et des ressources énormes

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Industrie minière au BrésilDes tragédies et des ressources énormes

Alors que deux catastrophes se sont produites en trois ans dans l'industrie minière, le minerai de fer a rapporté l'an dernier au Brésil plus de 17 milliards d'euros.

Vue aérienne de l'activité minière dans la plaine du Pantanal, au Brésil.

Vue aérienne de l'activité minière dans la plaine du Pantanal, au Brésil.

AFP/Carl de Souza

Pays aux dimensions continentales et ressources minérales faramineuses, le Brésil exploite son potentiel minier depuis des siècles, mais deux catastrophes en trois ans ont teinté cette richesse de sang et de boue. L'an dernier, le minerai de fer a représenté à lui seul près de 17% des exportations brésiliennes, rapportant plus de 17 milliards d'euros. Fleuron d'une industrie minière qui compte plus de 8 000 entreprises, Vale, numéro 1 mondial de la production de minerai de fer, est au centre d'une tragédie qui a fait au moins 99 morts et 259 disparus, après la rupture d'un barrage, vendredi dernier, à Brumadinho.

En novembre 2015, la compagnie était déjà impliquée dans une catastrophe similaire qui avait fait 19 morts et causé des dégâts environnementaux colossaux, près de Mariana, à 120 km de là. Ces deux catastrophes ont eu lieu dans l’État de Minas Gerais (sud-est), où se concentre la plupart de l'activité minière. Ce n'est pas pour rien que le nom de cet État signifie «mines générales». D'après les chiffres de l'Association brésilienne de l'industrie minière (IBRAM), plus de 180 millions de tonnes de fer sont extraites du sol du Minas Gerais chaque année. Ce métal est très recherché, notamment par la Chine, qui est de loin le premier acheteur de fer brésilien (54% des exportations de ce minerai lui sont destinées), devant le Japon et la Malaisie.

300 mines en activité

Le Brésil dispose aussi de grandes réserves d'or de bauxite, de nickel et de manganèse, ainsi que de la deuxième plus grande réserve d'uranium au monde. Le pays produit également 98% de l'offre mondiale de niobium, un métal léger utilisé dans la sidérurgie et l'aéronautique. Plus de 300 mines de tailles diverses sont en activité au Brésil. La mine de Vale dont un des barrages a cédé produisait de 2 à 7% du minerai de fer de la compagnie. S'ils est encore trop tôt pour déterminer avec précision l'impact environnemental de la catastrophe, la commotion causée au Brésil devrait permettre de renforcer les normes de sécurité du secteur. D'autant plus que le fait que l'histoire se répète trois ans après suggère que ni Vale ni les autorités brésiliennes n'ont tiré les leçons du désastre de Mariana.

Cela supposerait un virage forcé pour le gouvernement du nouveau président Jair Bolsonaro, qui semblait plutôt enclin à assouplir les règles en matière de protection de l'environnement et critiquait le zèle des agences publiques chargées des contrôles. Le ministre de l'Environnement, Ricardo Salles, a affirmé cette semaine que le gouvernement allait plancher prochainement sur des nouvelles réglementations. Le modèle de barrage de Brumadinho n'est pas utilisé dans toutes les mines brésiliennes. Selon l'Agence nationale des eaux (ANA), 204 des 790 barrages miniers du Brésil présenteraient des risques élevés, soit pour les vies humaines soit pour l'environnement. Le PDG de Vale, Fabio Schvartsman, a annoncé mardi le démantèlement de dix barrages dont les structures sont similaires à celle qui a cédé à Brumadinho. Il a précisé que ces opérations réduiraient de 40 millions de tonnes la production annuelle de minerai de fer de Vale, soit une baisse de 10%. Cette annonce a provoqué un envol du cours du minerai de fer, le marché tablant sur une baisse de l'offre mondiale.

(L'essentiel/afp)

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