Patrouilles mixtes: policiers luxembourgeois sur l'A31

«J'ai vu les motards arriver dans mon rétroviseur, je me suis rabattu, et seulement à mon niveau, j'ai constaté qu'il s'agissait de policiers luxembourgeois». Julien, frontalier français, raconte avoir été surpris de croiser la route de deux policiers du Grand-Duché, le lundi 27 janvier, en milieu de matinée, alors qu'il circulait sur l'A31 à la sortie de Metz, soit à une quarantaine de kilomètres de la frontière luxembourgeoise. «Que faisaient-ils à cet endroit?», s'interroge le jeune homme.

«Il s’agissait de motards de notre Unité de la Police de la route, qui s’étaient déplacés en France pour effectuer des patrouilles conjointes avec les collègues de la CRS Autoroutière Alsace-Lorraine», répond la police grand-ducale, sollicitée par L'essentiel. Des patrouilles mixtes possibles sur la route comme à bord des trains, encadrées par l'arrangement administratif signé le 25 janvier 2024 par la France et le Luxembourg.

D'autres traités, notamment dits de Prüm et du Benelux, permettent cette coopération policière entre deux pays dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la criminalité, l'immigration illégale ou la conduite d'enquêtes avec Europol. Ces traités fixent les distances d'intervention après la frontière selon les cas. «Un agent luxembourgeois n’a évidemment pas les mêmes droits que des agents français sur le territoire français, et vice-versa, précise la police grand-ducale. Des agents français et luxembourgeois n’ont pas le droit d’interpeler des personnes de l’autre côté de la frontière».

Mais des «poursuites transfrontalières» sont autorisées pour différentes infractions, notamment un meurtre, un viol, un enlèvement ou encore un délit de fuite, après un accident mortel ou grave. Notez que selon nos informations, pour cette année 2025, «près d’une douzaine de patrouilles mixtes» comme celles repérées par notre lecteur, le 27 janvier, sont prévues sur les grands axes routiers, tant côté français que luxembourgeois.