Accident mortel chez Goodyear : la famille de la victime réclame des réponses

«Il m'avait récemment dit qu'ils viendraient pour la confirmation de ma fille, début mai». Cousine de l'homme de 46 ans victime d'un accident du travail mortel de l'usine Goodyear de Colmar-Berg, Evelina est inconsolable. Comme toute sa famille. Mais aussi très en colère en raison du manque de communication de l'entreprise de pneumatiques juste après ce drame. «Nous n'avons pas compris ce qui s'est passé, aucun représentant de Goodyear n'a eu l'humanité de venir voir sa femme. Elle a reçu la police samedi lors de l'annonce du décès puis lundi dans le cadre de l'enquête», poursuit Evelina.

«Mais personne de l'entreprise n'est venu», confirme le frère de la victime. À ce jour, Goodyear a fait part de sa tristesse dans un communiqué et adressé ses condoléances aux proches. Elle a aussi échangé ces derniers jours avec la famille quand celle-ci est allée rechercher les affaires et la voiture de la victime. Et pour apporter un soutien administratif jeudi. «Nous sommes en contact avec la famille et nous nous engageons à l’aider de toutes les manières possibles», a précisé jeudi Goodyear à L'essentiel.

La police, elle, a indiqué que le drame avait eu lieu dans un laboratoire de l'usine. Selon nos informations, confirmant celles de Contacto, la victime avait une fille de six ans et vivait avec sa famille dans le nord du pays. Né en France dans une famille d'origine portugaise, il était retourné au Portugal à l'adolescence avant de rallier le Luxembourg il y a plus de dix ans. Il travaillait chez Goodyear depuis six ans. L'autopsie demandée par le parquet aurait, selon nos informations, eu lieu jeudi.

«Il était dans le service contrôle qualité. Nous avons appris de façon officieuse qu'il aurait reçu au visage une vis lors d'une opération de contrôle», explique Evelina. «C'était une personne joviale, qui mettait tout le monde à l'aise», se souvient-elle. «Il aimait son travail et avait des objectifs dans la vie», poursuit le frère. «Nous comprenons les contraintes de l'enquête, des assurances, mais il est lamentable qu'on ne sache pas ce qui s'est passé. Ce manque de transparence nous indigne, tout comme la façon dont on traite, après ce drame, un travailleur et sa famille dans une si grosse entreprise», ajoute la cousine.

S'il appelle au respect du «temps de l'enquête et de l'analyse des causes du drame» et réclame au plus vite «d'éventuelles mesures de précaution autour de l'installation», Robert Fornieri (LCGB) assure aussi que la direction générale aurait donné des consignes, dans l'usine, pour ne pas communiquer.

«Il est inacceptable que la famille ne bénéficie pas d'une communication appropriée. Tout comme les salariés du service et de l'entreprise», dénonce-t-il, ajoutant que «la délégation pousse pour obtenir un minimum d'information sur cet accident» qui est «un drame pour tous».