En AngleterreUne juge des Nations unies retenait esclave sa femme de ménage
Lydia Mugambe, magistrate ougandaise exerçant comme juge aux Nations unies, forçait sa victime à travailler pour elle sans être rémunérée.

Lydia Mugambe, une magistrate ougandaise exerçant comme juge aux Nations unies, a été reconnue coupable jeudi par la justice britannique d’esclavage moderne pour avoir fait travailler de force une jeune femme à son domicile en Angleterre. Cette femme de 49 ans, magistrate à la Haute Cour de justice en Ouganda et juge aux Nations unies, a «profité de son statut» au détriment de sa victime en la forçant à travailler comme sa femme de ménage et à s’occuper de ses enfants sans être rémunérée, a déclaré le procureur lors du procès au tribunal d’Oxford (sud). Elle a été reconnue coupable notamment d’avoir facilité la commission d’une infraction à la législation britannique sur l’immigration, d’avoir forcé quelqu’un à travailler et d’avoir intimidé un témoin.
Elle connaîtra sa peine le 2 mai. En février 2023, la police britannique avait reçu un signalement concernant une femme, «retenue comme esclave» par Lydia Mugambe chez elle, près d’Oxford, a expliqué la police dans un communiqué jeudi. Les enquêteurs ont découvert que selon son visa, la victime devait travailler pour un diplomate à l’ambassade d’Ouganda à Londres.
Lydia Mugambe ne pouvait pas elle-même solliciter de visa pour cette jeune femme, se trouvant au Royaume-Uni pour étudier dans le cadre d’un doctorat à l’Université d’Oxford. Elle «a payé le billet d’avion de la victime pour le Royaume-Uni, est allée la chercher à l’aéroport, et ensuite, la victime est devenue (son) esclave», a expliqué la police dans un communiqué. Lydia Mugambe est «une avocate extrêmement qualifiée, juge à la Haute Cour d’Ouganda et juge au Tribunal pénal des Nations unies», a souligné le commissaire Ben Clark, cité dans le communiqué.
«Elle a utilisé sa position de pouvoir ainsi que sa connaissance de la loi pour profiter de la victime, en s’assurant qu’elle deviendrait sa domestique non rémunérée», a-t-il ajouté. De plus, une fois poursuivie, elle a tenté d’échapper à la justice en affirmant «à plusieurs reprises qu’elle bénéficiait de l’immunité diplomatique en raison de son statut de juge de la Haute Cour ougandaise et, après sa nomination, de juge des Nations unies», a pointé le commissaire.
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