Exposition – Encore plus beau vu d'en haut

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ExpositionEncore plus beau vu d'en haut

Pompidou-Metz fait décoller les points de vue artistiques, avec «Vues d'en haut».

«Cercle de confusion» de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige est l'une des oeuvres visibles à l'expo «Vues d'en haut». (AFP)

«Cercle de confusion» de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige est l'une des oeuvres visibles à l'expo «Vues d'en haut». (AFP)

Pour son troisième anniversaire, le Centre Pompidou-Metz a choisi de prendre de la hauteur. Il présente à partir de vendredi une passionnante exposition «Vues d'en haut» consacrée à l'influence de la photographie aérienne sur les artistes. Depuis les premières images saisies depuis un ballon en 1858 par Nadar jusqu'aux vues de la terre prises par Yann Arthus-Bertrand, quelque 500 œuvres démontrent l'impact de ce renversement du regard sur 150 ans de création artistique.

Photographies, peintures, dessins, films et maquettes d'architecture sont ainsi déployés sur plus de 2 000 m2 jusqu'au 7 octobre. «C'est la première fois que l'on consacre une grande exposition pluridisciplinaire à ce thème», assure Angela Lampe, conservatrice au Musée national d'art moderne et commissaire de l'exposition.

Contempler le monde non plus frontalement, à hauteur des yeux, mais, verticalement, depuis un ballon ou un avion, revient à briser le modèle de perspective à l'échelle humaine défini à la Renaissance, relève-t-elle.

Les impressionnistes, amis de Nadar, expérimentaient déjà la vue d'en haut. Mais c'est avec le cubisme que la démonstration est devenue limpide. La présentation de photographies d'un village espagnol prises par Picasso en 1909 à côté d'une aquarelle cubiste de l'artiste sur le même sujet est éloquente.

Pour Kandinsky, Paul Klee et Mondrian, les vues d'en haut ont sans doute été également des sources d'inspiration. Avec l'essor de l'aviation civile après la Seconde Guerre mondiale, le phénomène s'est amplifié surtout aux États-Unis. Au fil des décennies, l'émerveillement cédera le pas à une vision plus pessimiste, le photographe Yann Arthus-Bertrand alertant le public sur les menaces pesant sur l'environnement avec ses images parfois aussi esthétiques que glaçantes.

L'âge de raison

Avec 1,8 million de visites depuis son ouverture en mai 2010, le Centre Pompidou-Metz a su «creuser son sillon», considère son directeur Laurent Le Bon. «Trois ans, pour un musée, c'est l'âge de raison. Nous devrions être en moyenne autour de 400 000 visiteurs par an, ce qui est tout à fait élevé pour un centre d'art en région», ajoute-t-il.

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