Entre Belgique et Luxembourg – Et si le courant était coupé sur la ligne «illégale»?

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Entre Belgique et LuxembourgEt si le courant était coupé sur la ligne «illégale»?

AUBANGE/ESCH-SUR-ALZETTE - Entre la Belgique et le Luxembourg, il manque, depuis dix ans, des autorisations pour une ligne électrique. Que se passerait-il en cas de coupure?

Des changements sur la ligne électrique entre Esch-sur-Alzette et Aubange pourraient engendrer des problèmes énergétiques aux trois frontières.

Des changements sur la ligne électrique entre Esch-sur-Alzette et Aubange pourraient engendrer des problèmes énergétiques aux trois frontières.

Depuis dix ans, une ligne à haute tension reliant Aubange à Esch-sur-Alzette ne bénéficie plus des autorisations requises. Depuis juillet 2008 et l'annulation du permis d'urbanisme par le Conseil d’État belge, la ligne n'est plus couverte par un permis, mais elle transporte toujours de l'électricité entre la Belgique et le Luxembourg. Une situation anormale qui, après des premières questions en Belgique, en février 2018, commence également à faire des vagues au Grand-Duché, deux mois plus tard, via une question parlementaire du député ADR, Fernand Kartheiser.

Étienne Schneider, vice-premier ministre et ministre de l'Économie, a rappelé que cette ligne à haute-tension avait été déclarée d'utilité publique en 1972. Il a indiqué également que la deuxième partie de cette installation n'avait été mise en service qu'à la fin des années 90 et que cette partie était effectivement un sujet de discorde dans la région frontalière. Résidents et hommes politiques belges s'inquiétant régulièrement des problèmes de santé qui pourraient se déclarer chez celles et ceux qui habitent à proximité de la ligne à haute-tension. Le député wallon Philippe Courard soulignant début février «qu'un risque de contracter un cancer du rein à cause des effets magnétiques n'était pas écarté».


Et si la Belgique coupait le courant?

Si cette ligne à haute-tension est illégale, pourquoi est-elle toujours en activité? «Car elle est importante pour la sécurité et l'approvisionnement électrique dans cette région», a précisé Étienne Schneider. «Trouver une alternative demanderait de 8 à 10 ans et du côté luxembourgeois, contrairement à la Belgique, toutes les autorisations sont bel et bien en règle».

Mais que se passerait-il si la la partie belge de cette ligne à haute tension était déconnectée du réseau? «La stabilité du réseau électrique dans les régions frontalières situées entre le Luxembourg, la Belgique et la France pourrait être perturbée», reconnaît le ministre, «même si les clients luxembourgeois ne devraient pas craindre une augmentation des prix, car le réseau grand-ducal est également interconnecté avec le réseau allemand et bénéficie des prix de son marché». En cas de coupures exceptionnelles, les différents réseaux électriques n'hésiteront pas à coopérer entre eux pour régler les problèmes qui pourraient se poser.


(jt/L'essentiel)

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