États-UnisElle a vécu l'enfer en allant voir son mari en prison et va toucher 5 millions
La justice californienne a donné raison à une femme qui affirme avoir vécu des fouilles humiliantes et d'autres agressions dans un centre pénitentiaire en 2019.
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Christina Cardenas et son mari Carlos, qui était détenu à l'époque pour une attaque à main armée.
DRPrison de Tehachapi (Californie), le 6 septembre 2019 à 8h30. Après quatre heures de route, Christina Cardenas arrive à bon port pour rendre visite à son mari, détenu pour une attaque à main armée. Le début de ce que la femme décrit dans sa plainte comme «une expérience effroyable et illégale». À son entrée dans le pénitencier, on lui demande si elle porte des produits de contrebande sur elle. La visiteuse répond par la négative et refuse d'être fouillée. «Oh, sèche tes larmes! Tu sais ce que ton mari et toi manigancez», lui crie alors un gardien.
Deux agentes commencent alors à examiner sa bouche, ses oreilles et ses cheveux, raconte NBC News. Selon les avocats de Christina Cardenas, celle-ci est ensuite forcée de retirer ses vêtements un à un, jusqu'à se retrouver complètement nue. On lui ordonne de s'accroupir au-dessus d'un miroir placé au sol et de tousser. Rien de suspect n'étant détecté, la Californienne est ensuite contrainte d'écarter les jambes, exposant son vagin. Pendant ce long calvaire, elle n'a pas le droit de boire de l'eau, ni de se rendre aux toilettes.
«Pénétration forcée»
Une fois rhabillée, Christina est envoyée vers un hôpital situé à 15 km, où elle est menottée et forcée de passer un test de grossesse, des radios. Elle affirme par ailleurs qu'un médecin lui a imposé une «pénétration forcée». Lors des trajets entre la prison et le centre médical, la Californienne est obligée d'endurer des «déplacements humiliants», les menottes aux poignets. Une fois de retour à la prison, on lui annonce que sa visite à son mari a été annulée.
«Mon but, en lançant cette action en justice, est de m'assurer que personne n'endure les mêmes infractions graves que moi», avait expliqué Christina dans sa plainte.
Cinq ans après les faits, la victime a obtenu gain de cause et recevra 5,6 millions de dollars, ont annoncé ses avocats lundi. La majeure partie sera versée par le département des services correctionnels et de réhabilitation de Californie. Le reste sortira de la poche d'autres accusés, tels que deux gardiennes, un médecin ou encore l'hôpital de Tehachapi.