Qui est J.D. Vance, le colistier de Donald Trump?

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États-UnisQui est J.D. Vance, le colistier de Donald Trump?

Le républicain a désigné J.D. Vance pour être son futur vice-président en cas de victoire à l'élection de novembre. Présentation du jeune sénateur de 39 ans.

Donald Trump a choisi son colistier.
Il s'agit du sénateur J.D. Vance.
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Donald Trump a choisi son colistier.

Getty Images via AFP

Donald Trump a mis fin au suspense en annonçant lundi avoir choisi le sénateur J.D. Vance pour être son vice-président, au premier jour d'une convention chamboulée par la tentative d’assassinat de l’ex-président républicain. «J'ai décidé que la personne la plus apte à assumer la fonction de vice-président des États-Unis était le sénateur J.D. Vance, du grand État de l'Ohio», a indiqué le républicain sur son réseau, Truth Social.

Ancien militaire et auteur à succès, cet élu de 39 ans au profil éclectique n'a eu de cesse de défendre au Congrès les causes chères à l'ex-homme d'affaires, comme la lutte contre l'immigration et la défense du protectionnisme économique. Il prononcera un discours mercredi soir.

«Un type qui ne sera jamais pro-Trump»

«J'ai une bonne mémoire. Si vous combattez politiquement Trump et les candidats qu'il soutient aujourd'hui, ne venez pas me demander mon aide dans un an pour passer votre loi ou les projets qui vous tiennent à cœur», a averti en début d'année le sénateur au visage rond, mèche impeccable et barbe soignée.

Le Parti républicain choisit Trump comme candidat

Les délégués républicains réunis à Milwaukee ont désigné, lundi, Donald Trump pour être leur candidat à la présidentielle du 5 novembre, une mission que le septuagénaire acceptera de façon formelle jeudi, dans un discours formant le point culminant de la convention du parti.

Plus de la moitié des quelque 2400 délégués ont sans surprise choisi l’ancien président républicain, le vote se poursuivant, État après État.

Des propos raillés par ses opposants, qui n'ont pas manqué de souligner l'ironie de la situation: avant de défendre bec et ongles Donald Trump, J.D. Vance n'était pas avare de critiques à l'égard du milliardaire. Disant un jour être un «type qui ne sera jamais pro-Trump», il a également qualifié dans le passé le magnat d'«idiot» et de «nocif», s'inquiétant même qu'il soit «l'Hitler de l'Amérique».

Quelques anciens commentaires de Vance sur Trump.

Quelques anciens commentaires de Vance sur Trump.

X/Fox News/Capture d'écran

Parcours atypique

Après la tentative d'assassinat de l'ancien président samedi, le républicain a pointé du doigt «la campagne de Biden» qui dépeint Donald Trump comme «un fasciste autoritaire qu'il faut arrêter à tout prix». «Cette rhétorique a directement conduit à la tentative d'assassinat du président Trump», a-t-il accusé.

Avant de rejoindre Washington, J.D. Vance a eu un parcours pour le moins atypique. Il grandit dans une famille monoparentale modeste de la «Rust Belt», région du nord-est des États-Unis profondément marquée par le déclin industriel, puis entre dans l'armée. Il étudie ensuite le droit dans l'une des universités les plus prestigieuses du pays avant de faire carrière dans la Silicon Valley.

Mais c'est un livre, «Hillbilly Élégie», publié en 2016 qui le fait connaître. Dans ce récit autobiographique devenu un best-seller adapté au cinéma, J.D. Vance raconte son enfance chaotique dans une Amérique blanche meurtrie par le chômage et les addictions, et fait entendre la voix d'une population ouvrière désillusionnée et déclassée, pleine de rancunes.

Foi et discours populiste

Ce n'est que plus tard qu'il se rapproche du courant trumpiste. Son livre attire notamment l'attention du fils aîné de l'ex-président, Donald Trump Jr, dont il devient un proche ami. Ce dernier aurait exercé un grand rôle sur sa nomination au poste de vice-président. J.D. Vance fait siens les grands thèmes de Donald Trump, ainsi que son ton combatif et son discours populiste, et obtient le soutien du milliardaire dans sa campagne pour le Sénat en 2022.

Lui qui met en avant sa foi chrétienne comme boussole privée et politique, s'impose au Congrès comme un défenseur féroce du magnat républicain, ciblé par plusieurs procédures pénales et civiles. «L'administration Biden veut voir Trump mourir en prison et ruiner sa famille. C'est la plus grande attaque contre la démocratie jamais vue», a-t-il fustigé sur X en mars. Et de poursuivre: «si vous êtes trop lâche pour le dénoncer, vous n'êtes pas prêt pour ce moment de politique américaine».

Nouvelle droite

Ce père de trois enfants est devenu une figure prisée des plateaux de télévision, sur lesquels il défend énergiquement et avec loyauté le candidat républicain à la présidentielle de novembre. S'il est parfaitement aligné sur les positions migratoires et économiques de son patron, J.D. Vance apparaît cependant davantage à droite sur d'autres questions, comme l'avortement, où il s'est prononcé contre des exceptions aux interdictions, même en cas de viol ou d'inceste.

J.D. Vance est même devenu la figure de tête du mouvement de la Nouvelle Droite, des jeunes conservateurs qui tentent de donner une orientation plus radicale au mouvement isolationniste et anti-immigration de Donald Trump, écrivait en mars Politico.

«Contrairement aux partisans républicains plus conventionnels de Trump, la cohorte de la Nouvelle Droite de Vance considère que Trump n'est que la première étape d'une révolution populiste-nationaliste plus large qui est déjà en train de remodeler la droite américaine», pouvait-on y lire. «Et, s'ils parviennent à leurs fins, cela refaçonnera bientôt l'Amérique dans son ensemble».

Le camp Biden fustige ce choix

Joe Biden, candidat à sa réélection, a accusé lundi J.D. Vance de vouloir mettre en place des politiques proriches, son équipe de campagne fustigeant elle un «extrémiste» anti-avortement.

«Lui et Trump veulent augmenter les impôts pour les ménages de la classe moyenne tout en favorisant des réductions d'impôt pour les riches», a assuré le président sur X. J.D Vance est un «extrémiste» qui «nie le résultat des élections de 2020, soutient l'interdiction à l'échelle nationale de l'avortement», a aussi fustigé l'équipe de campagne de Biden, toujours sur X.

(afp)

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