Mer de Chine méridionale : Manille et Washington lancent des exercices aériens conjoints

Les forces aériennes philippines et américaines ont entamé, lundi, des exercices conjoints visant à renforcer la coordination opérationnelle et la «dissuasion stratégique», ont déclaré les autorités du pays d’Asie du Sud-Est. Ces exercices font suite à des mois de tensions entre Pékin et Manille en mer de Chine méridionale. «L’amélioration de la préparation au combat et de l’efficacité des missions conjointes» sera au cœur des exercices de l'opération baptisée «Cope Thunder», a déclaré lundi le chef de l’armée de l’air philippine, Arthur Cordura, lors d’une cérémonie de lancement.

Manille et Washington ont renforcé leur coopération en matière de défense depuis que le président philippin Ferdinand Marcos a pris ses fonctions en 2022, s’opposant fermement aux revendications de Pékin en mer de Chine méridionale. La Chine revendique la souveraineté sur une grande partie des îles et récifs de cette mer, y compris des eaux et des îles proches des côtes de plusieurs pays voisins. Les États-Unis ont annoncé la semaine dernière approuver la vente aux Philippines de vingt avions de combat F-16, même si Manille a précisé que le contrat était «toujours en phase de négociation».

«Le rythme de notre alliance s’accélère», a déclaré le général de division américain Christopher Sheppard lors de la cérémonie. «Cope Thunder», qui se poursuivra jusqu’au 18 avril, vise à améliorer les «capacités de guerre asymétrique», c’est-à-dire opposant les forces armées d’un État à des combattants irréguliers, la coordination opérationnelle et la dissuasion stratégique, selon l’armée de l’air philippine. Les exercices doivent se dérouler dans le nord de l’île de Luzon, la région des Philippines la plus proche de Taïwan. Des exercices aériens, terrestres et maritimes plus importants entre les États-Unis et les Philippines, désignés sous le nom de «Balikatan», sont aussi prévus pour la fin du mois d’avril.

La semaine dernière, au moment où la Chine menait de larges manœuvres militaires simulant un blocus de Taïwan, le chef de l’armée philippine Romeo Brawner a estimé que les forces du pays seraient «inévitablement» impliquées en cas d’invasion de l’île, revendiquée par Pékin. Manille a affirmé par la suite que ces commentaires faisaient référence à un déploiement pour rapatrier des travailleurs philippins de Taïwan en cas de conflit.

Un accord de coopération renforcée en matière de défense conclu avec Washington permet aux forces américaines d’avoir accès à neuf bases dans le pays. Lors d’une récente visite à Manille, le ministre américain de la Défense Pete Hegseth a déclaré que Washington «redoublait d’efforts» pour renforcer son alliance avec l’archipel.