Coup de projecteur: Faut-il bingwatcher «Love & Anarchy»?

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Coup de projecteurFaut-il bingwatcher «Love & Anarchy»?

Dans la série suédoise qui a débarqué en novembre 2020 sur Netflix, deux collègues se lancent tour à tour des gages. Le scénario est piquant et malin.

«Cap ou pas cap?» «Chiche?» C’est dans cet état d’esprit que deux employés s’adonnent à un nouveau jeu pour pimenter leur quotidien. Sofie est mère de famille, coincée dans une vie bourgeoise et carrée. Elle commence un nouveau job haut placé dans le développement des réseaux sociaux d’une maison d’édition à Stockholm. Là-bas, elle rencontre Max, l’informaticien. Tout commence lorsque le jeune homme surprend Sofie en train de se masturber au bureau, la prend en photo et s’en sert pour la faire chanter. De là démarre un jeu de défis excitant et dangereux entre les deux collègues, pas loin de celui auquel jouaient Marion Cotillard et Guillaume Canet dans «Jeux d’enfants».

Alors, «Love & Anarchy», série de huit épisodes de 30 minutes réalisée par la Suédoise Lisa Langseth, vaut-elle le coup d’œil? Complètement! Voilà pourquoi.

«Bra, och du?»

Parce qu’une série suédoise, ça ne tombe pas toutes les semaines, ni même tous les mois. Cette diversité est la bienvenue, et l’humour nordique fait mouche.

Vive les poils et le porno!

Une mère de famille quadra qui se masturbe devant du porno, une écrivain qui exhibe ses aisselles poilues, un employé stressé qui expérimente l’Ayahuasca… Les personnages de «Love & Anarchy» se libèrent des carcans sans tabou et ça ne pose de problème à personne. C’en est même jouissif.

Cougar, et alors?

Sofia, la quarantaine, tombe sous le charme de Max, la vingtaine, et vice versa. Là aussi, une configuration qui ne pose de problème à personne, sauf à la mère de Max, le temps d’une remarque, mais elle est loin d’être une référence. Mieux: la différence d’âge n’est même pas explicitée, et le fait de ne pas construire de discours social là autour est un choix bien malin. Sous ses airs de comédie romantique légère, «Love & Anarchy» aborde aussi des sujets plus sensibles, toujours avec intelligence: le patriarcat, le harcèlement sexuel, la différence, les choix non conventionnels, l’émancipation.

Canon!

La série Netflix nous a permis de découvrir Björn Mosten, le comédien qui joue Max, et le jeune homme n’est franchement pas désagréable à regarder.

Humour «feel good»

On parlait plus haut de «l’humour nordique». Comment ne pas rire lorsque Sofie est obligée de marcher à l’envers pendant une journée entière, sous le regard médusé de ses collègues? Ou qu’elle débarque à une réunion habillée en Cyndi Lauper? Ou qu’elle marche dans la rue en peignoir, alors que Max débarque sur une photo de famille nu comme un ver? Le duo joue la carte de la provoc, tandis que les personnages secondaires, tous dignes d’intérêt, participent à l’esprit joyeux de la série.

(L'essentiel/Marine Guillain)

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