France – Fillon recadre ses ministres

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Le Premier ministre français a voulu mettre un terme lundi à la discorde entre ses ministres de l'Intérieur et de la Justice à propos de la sanction des policiers de Bobigny jugée «disproportionnée».

Hortefeux avait qualifié vendredi de «disproportionné» le jugement du tribunal de Bobigny, soulevant un tollé. (AFP)

Hortefeux avait qualifié vendredi de «disproportionné» le jugement du tribunal de Bobigny, soulevant un tollé. (AFP)

«Passé l'émotion, je ne puis admettre que magistrats et policiers donnent le sentiment de se dresser les uns contre les autres. (...) J'appelle chacun à la raison, à la modération et au sens des responsabilités», a déclaré le Premier ministre devant les préfets réunis à huis clos au ministère de l'Intérieur. «Qui profite de cet affaiblissement de l'État? Certainement pas les magistrats, certainement pas les policiers et encore moins les citoyens; les seuls bénéficiaires sont les criminels et les délinquants!», a-t-il répondu.

Sept policiers ont été condamnés vendredi par un tribunal de Bobigny à des peines de six mois à un an de prison pour avoir menti en accusant un automobiliste d'avoir renversé l'un d'entre d'eux. Le jugement, contre lequel le parquet a fait appel, a provoqué la colère de policiers, et relancé les tensions avec les magistrats. M. Fillon a évoqué des «faits injustifiables». «L'honneur de la police exige un comportement exemplaire», a-t-il clamé.

Premier accroc au sein du gouvernement

Mais le Premier ministre a aussi rappelé la justice à son «devoir». Si le respect qui lui est dû «est un des fondements de l'État», elle a «le devoir d'assurer la cohérence de la chaîne pénale tout entière». Le travail des policiers, dont les missions sont «de plus en plus difficiles», il «doit être suivi de jugements, et les peines prononcées doivent être exécutées et prévenir la récidive», a aussi affirmé M. Fillon, faisant écho aux critiques contre les magistrats formulées par des syndicats de police.

Sa mise au point, qui de source gouvernementale se voulait «extrêmement équilibrée», «pour essayer de sortir par le haut de la polémique», survient au terme d'un week-end marqué par le désaccord public entre le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, et son collègue de la Justice, Michel Mercier. M. Hortefeux avait qualifié vendredi de «disproportionné» le jugement du tribunal de Bobigny, soulevant un tollé. Dimanche, il a persisté dans ses propos. «Je les confirme, je les revendique et je les assume», a-t-il dit. Entre-temps, le Garde des sceaux avait riposté: «Je rappelle simplement que lui n'est pas ministre de la Justice».

Après les dysfonctionnements observés au moment des chutes de neige de la semaine dernière, cet accroc est le premier au sein du gouvernement que le président de la République avait pourtant appelé, lors du premier conseil des ministres, à une «unité sans faille».

(L'essentiel Online/AFP)

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