Football«C’est le flou absolu», le Swift va-t-il provoquer une réforme des contrats?
L’affaire de la grève des joueurs du Swift Hesperange remet en exergue la législation concernant les contrats de travail s’appliquant aux footballeurs au Luxembourg.
- par
- Thibaut Goetz
C’est un serpent de mer qui secoue fréquemment le football luxembourgeois. Quels contrats de travail sont en vigueur, dans un championnat qui n’est plus totalement amateur comme il a pu l’être autrefois, mais pas non plus complètement professionnel?
Pour les formations de BGL Ligue, deux options sont sur la table, le contrat de louage ou alors le contrat de travail classique. Chacun possédant ses avantages, et aussi ses inconvénients, comme l’explique Fabrizio Bei, président du FC Differdange 03. «Les joueurs qui ont un contrat de louage de service, finalement, c'est comme un travailleur indépendant. À Differdange, nous avons les deux, c’est le joueur qui choisit. Mais la majorité sont engagés dans le cadre d’un contrat classique comme stipulé par la loi luxembourgeoise. Tout est compris dans ce contrat, et c’est plus clair concernant les cotisations à la Sécurité sociale, ainsi que pour les impôts. C’est plus cher, mais on préfère cela», détaille le boss differdangeois.
Du côté du Racing, «c’est un peu mélangé», explique sa présidente Karine Reuter. «On a des jeunes qui ont des petits contrats de louage, tandis que d’autres ont de véritables contrats de travail». Selon celle qui est également présidente de la LFL (Letzëbuerger Football Ligue), la récente crise du Covid a permis une prise de conscience collective autour du vide juridique qui persiste en matière de contrat de travail destiné aux sportifs exerçant au Luxembourg.
«C’est le flou absolu! Mais depuis le début de l’année 2024, le ministère du Travail s’intéresse à la situation, et des projets sont en cours. Il faudra que ces nouveaux contrats satisfassent à la situation des footballeurs, c'est-à-dire des salariés qui travaillent quasiment exclusivement le samedi ou le dimanche. Et qui n’entrent pas dans le cadre des congés légaux, car rien que la trêve hivernale dure plus d’un mois… Le contrat de travail standard ne reflète pas du tout la situation concrète du terrain», renchérit Karine Reuter.
Si le football luxembourgeois veut continuer à évoluer, et accélérer sa professionnalisation, ces nouveaux contrats sont la prochaine étape, comme l’explique Thomas Gilgemann, président du Progrès Niederkorn.
«Ce système n’est pas clairement défini, que l’on parle d’un type de contrat ou d’un autre. Notre demande en tant que dirigeants, que ce soit pour les joueurs, mais aussi les entraîneurs, car ils sont concernés aussi, c’est d’avoir une réglementation sportive claire. Que chacun paye ce qu’il a à payer et que l’on sorte de cette situation compliquée! J’aime respecter les règles, mais quand c’est le flou artistique…». La balle est désormais dans le camp du législateur.
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