FootballTollé en Espagne: un club foire son hommage aux femmes
À l’occasion de la Journée internationale des femmes, vendredi, le Sporting Gijon a réalisé une vidéo dont le contenu a provoqué une vague d’indignation.
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Le Sporting Gijon a mis en scène une jeune fille nettoyant la pelouse du stade El Molinón pour… rendre hommage aux femmes. Une belle erreur de communication.
X @RealSportingL’intention était certainement louable. Mais dans une ère où la moindre erreur de communication est épinglée, le Sporting Gijon a tendu le bâton pour se faire battre. Le club de 2e division espagnole a suscité un tollé en célébrant très maladroitement la Journée internationale des femmes, ce vendredi.
La polémique prend racine dans une vidéo publiée par le Sporting Gijon sur ses réseaux sociaux. Celle-ci débute par les images d’une jeune fille à genoux, nettoyant la pelouse du stade El Molinón à l’aide d’un seau d’eau et d’une brosse. De quoi faire ressurgir le stéréotype de la femme subordonnée. Et comme si le malaise n’était déjà pas assez grand, le post est accompagné de la légende suivante: «Un symbole qui nous unit génération après génération». Si la suite ôte le doute sur le message véhiculé, la protagoniste s’étant servi du traçage pour former le symbole de Vénus - représentation du sexe féminin - au centre du terrain, le mal était fait.
Le microcosme politique s’indigne
Le clip s’est répandu comme une traînée de poudre, provoquant une vague d’indignation. Notamment dans le microcosme politique. «Cette vidéo est malheureuse et ne représente pas l’égalité dont le sport et la société en général ont encore besoin», a réagi sur X la mairesse de Gijon, Carmen Moriyón.
La vice-présidente de la Principauté des Asturies, Gimena Llamedo, lui a fait écho dans la foulée: «Cette vidéo est une démonstration claire du chemin qui reste à parcourir».
Le club plaide une erreur d’interprétation
Toutes deux ont appelé à retirer le contenu controversé. Le club asturien a partiellement accédé à leur demande, publiant une nouvelle version amputée du passage contesté. «Lorsque vous provoquez une telle réaction, il est clair que l’idée est mal exécutée», s’est excusé Carlos Andrés Llamas, responsable de la communication du Sporting Gijon auprès du média Relevo. D’après ses explications, la vidéo avait pour but de rendre hommage à la responsable du terrain du club, Eva Sánchez-Céspedes, première femme à occuper ce poste parmi l’élite du football espagnol masculin.
«La journée est vraiment ratée, déplore encore Carlos Andrés Llamas. On n’est pas stupides au point de faire balayer une femme. Pour peindre le symbole de Vénus et le faire ressortir, il a fallu effacer certaines lignes. Il fallait pour cela les humidifier, comme n’importe qui le ferait, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. Ce n’était donc pas un balayage de femme.» Cela suffira-t-il à réparer l’erreur commise? Rien n’est moins sûr.