FranceEmmanuel Macron: «Le gouvernement va tomber»
En privé, le président français ne se fait pas d'illusions sur le sort réservé au Premier ministre, Michel Barnier, qui risque d'être censuré par Marine Le Pen.

Le président français (premier plan) pense que le Rassemblement national va censurer Michel Barnier, et «plus tôt qu’on ne le pense».
AFPS'il reste en retrait et ne commente pas officiellement la vie politique de son pays, Emmanuel Macron n'en pense pas moins. Lundi, après avoir fait Élisabeth Borne commandeure de la Légion d'honneur, le président français s'est prêté au jeu des pronostics en privé. Selon Le Parisien, le chef de l'État a lâché sans détour, à un groupe de «fidèles, parlementaires et anciens ministres», que les jours du Premier ministre Michel Barnier étaient comptés. «Le gouvernement va tomber. Elle (NDLR: Marine Le Pen) va le censurer à un moment donné et plus tôt qu’on ne le pense», a pronostiqué le président.
Emmanuel Macron pense que la présidente des députés du Rassemblement national (RN) pourrait passer à l'action dès les prochains jours, quand l'Assemblée nationale votera sur les différents budgets. Dans le camp présidentiel, beaucoup sont de cet avis. «On va être censurés. (...) Même nous, on dit que le budget est mauvais. Alors pourquoi Le Pen n’appuierait pas sur le bouton rouge?», lâche un ministre macroniste. De son côté, l'Élysée dément les propos du président, affirmant qu'il «n’est pas un commentateur de l’actualité».
«Pas de main tendue» de Barnier
Mercredi, le député du RN Jean-Philippe Tanguy a confirmé que son groupe pourrait voter une motion de censure dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale. «Je n’ai pas compris cela comme une main tendue», a déclaré l'élu, interrogé sur RTL sur l’intervention du Premier ministre sur TF1 mardi soir. Tanguy a confirmé que son groupe pourrait voter une motion de censure de la gauche en cas de recours au 49.3 pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale.
«C’est totalement possible que les lignes rouges soient franchies à ce moment-là», a-t-il jugé. Ce recours au 49.3 pourrait intervenir dès la semaine prochaine en cas de compromis entre les sept députés et sept sénateurs réunis ce mercredi en commission mixte paritaire. L’allié du RN et président du groupe UDR (Union des droites) Éric Ciotti a, lui aussi, estimé qu'«à ce stade», il voterait également une motion de censure.
La gauche et l’extrême droite, en faisant tomber le gouvernement, «prendraient le risque d’envoyer le pays dans le mur», a jugé mercredi la porte-parole du gouvernement. «La France est à la croisée des chemins. On a le choix aujourd’hui entre relever la tête, accepter un budget de redressement (...) ou s’enfoncer dans un déficit qui nous mènera, vers un affaiblissement durable sur le plan économique, social, diplomatique du pays», a déclaré Maud Bregeon sur franceinfo. «La conséquence d’une crise politique et d’une crise financière probable en France impactera notre poids diplomatique et notre capacité à défendre nos intérêts», a-t-elle mis en garde.
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